Mexique : la guerre des cartels dans le Sinaloa provoque une crise avec les États-Unis

“C’est une crise que le gouvernement est tellement incapable de contrôler que le président [Andrés Manuel López Obrador] a préféré choisir d’accuser les États-Unis”, commente le site SDP Noticias. La crise en question est celle que vit, depuis maintenant quinze jours, l’État de Sinaloa, et plus particulièrement sa capitale, Culiacán.

COURRIER INTERNATIONAL
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Les deux branches du cartel de Sinaloa s’y livrent une guerre sans merci qui terrorise la population, et a entraîné la fermeture des écoles, des hôpitaux et de la grande majorité des commerces. Depuis le 9 septembre, déjà 70 homicides ont été recensés dans la ville. Dans un des derniers bilans, le quotidien Milenio fait état de “cinq corps retrouvés avec des signes de tortures dans la banlieue de Culiacán”.

Cette guerre envenime sérieusement les relations entre Mexico et Washington. À l’origine : l’arrestation, le 25 juillet, de l’insaisissable Ismael “El Mayo” Zambada, 76 ans, cofondateur du cartel de Sinaloa – avec le tristement célèbre Joaquín “El Chapo” Guzmán.

“C’est totalement illégal”

Lors d’une opération encore très mystérieuse, “El Mayo” a été arrêté au Texas à sa descente d’un avion privé venu du Mexique, alors qu’il était accompagné de Joaquín Guzmán López – l’un des fils d’“El Chapo”. Le premier accuse le second de l’avoir livré aux Américains. Depuis, les deux branches du cartel de Sinaloa, celle des “Chapitos” et celle d’“El Mayo”, règlent leurs comptes dans cet État.

Le gouvernement mexicain, lui, accuse Washington d’avoir préparé l’arrestation du trafiquant de drogue sans le mettre au courant de rien. “Les Américains ont passé un accord dont nous n’avons pas été informés”, a ainsi affirmé Andrés Manuel López Obrador, repris notamment par le site Sin Embargo :

“Le ministère de la Justice [américain] était en discussion avec l’un des [deux] groupes criminels.”

“Quand quelqu’un est enlevé et qu’ils [les Américains] l’emmènent aux États-Unis, c’est totalement illégal, a-t-il insisté. Dans le Sinaloa, il n’y avait pas la violence qui existe aujourd’hui et c’est nous qui devons y faire face.”

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