Meurtres en Isère en 1988 et 2000: le suspect a déjà fait de la prison pour atteinte sexuelle sur sa fille

L'homme soupçonné du meurtre d'une adolescente de 15 ans en 1988 et de celui d'une femme de 40 ans en 2000 en Isère a déjà fait de la prison pour atteinte sexuelle, a appris BFMTV d'une source proche du dossier, confirmant une information de RTL.

Mohammed C. avait été condamné pour des atteintes sexuelles sur sa fille. L'atteinte sexuelle se définissait alors comme "le fait, par un majeur, d'exercer sans violence, contrainte, menace ni surprise une atteinte sexuelle sur la personne d'un mineur de quinze ans".

Aujourd'hui, suite à la modification de la loi en 2021, l'atteinte sexuelle désigne les relations entre un majeur et certains mineurs, lorsqu’une telle relation n’entre pas dans la définition du viol ou des autres agressions sexuelles. La modification de la loi précise par ailleurs qu'un majeur ne peut avoir le consentement pour une relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans, 18 ans en cas d'inceste.

Suite de cette condamnation, l'ADN de Mohammed C. aurait dû être prélevé, ce qui l'aurait directement relié à celui retrouvé lors du meurtre de Leïla Afif en 2000, cela n'a pas été le cas. La raison pour laquelle son ADN n'a pas été prélevé est pour l'instant inconnue. Ce suspect est aussi connu pour des violences sur sa famille, selon nos informations.

Le suspect mis en examen lundi

Cet homme d'une soixantaine d'années a été arrêté et placé en garde à vue la semaine dernière dans les locaux des gendarmes de la section de recherches de Grenoble. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire ce lundi 2 décembre.

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Mohammed C. est soupçonné d'être impliqué dans le meurtre de Leïla Afif, tuée en 2000 à La Verpillière, et dans celui de Nathalie Boyer, 15 ans, retrouvée égorgée en août 1988 à Saint-Quentin-Fallavier.

Le pôle des crimes sériels ou non élucidés (les "cold cases") de Nanterre, créé en 2022, a relancé ces deux procédures, désormais jointes. Nathalie Boyer fait partie des victimes du dossier des "disparus de l'Isère" qui concerne neuf disparitions ou meurtres d'enfants dans le département entre 1983 et 1996.

Identifié grâce à un ADN de parentèle

Le suspect a été identifié récemment grâce à un ADN de parentèle. Il s'agit d'un procédé par lequel des membres de la même famille peuvent être identifiés avec un ADN. Dans le cas de Mohammed C., l'ADN prélevé en 2000 n'était relié à aucun membre du fichier.

Mais il correspondait, comme ADN de parentèle, avec un homme, un fils de Mohammed C qui lui était au Fichier national automatisé des empreintes génétiques pour des faits d'agression sexuelle. Après cette découverte, les gendarmes se sont intéressés aux membres de la famille de cet ADN de parentèle. Ils sont alors tombés sur Mohammed C., qui pouvait correspondre au profil du coupable dans les deux meurtres de l'Isère. Les gendarmes l'ont alors mis en garde à vue et ont vérifié son ADN, qui est bien celui retrouvé lors du meurtre de Leïla Afif.

Article original publié sur BFMTV.com