Meurtre du policier Éric Masson : « l’Excellent », un accusé la tête sous l’eau
Il a passé la journée la tête basse, courbé, le regard tombant sur ses chaussures, comme si son corps ployait sous les éléments à charge. Ilias Akoudad, 23 ans, nie toujours son implication dans le meurtre du policier Éric Masson, commis en 2021 à Avignon. Ce mercredi, à la cour d'assises d'Avignon, sa position a paru intenable face aux auditions successives de cinq enquêteurs et de l'ex-chef de la police judiciaire (PJ) locale. Pour eux, tout converge vers ce jeune homme terriblement impassible.
L'accusé n'a pas cillé lorsque Jérémie Bosse-Platière, patron de la PJ d'Avignon à l'époque, s'est remémoré cette soirée « dramatique » du 5 mai 2021, lorsqu'il a assisté au massage cardiaque prodigué sur son collègue Éric Masson. Le brigadier, père de deux enfants, est décédé à 19 h 30, transpercé de trois balles dans le flanc, le thorax et le poignet.
À l'origine de cette mort violente, un banal contrôle près d'un point de deal en centre-ville d'Avignon. En civil, vêtu d'un tee-shirt bleu, d'un survêtement sombre et de baskets grises, Éric Masson vient d'intercepter une cliente avec sa barrette de résine. Auprès de cette témoin-clé, depuis décédée, le brigadier décline sa qualité de policier, brassard de police orange fluo en main.
Deux silhouettes passent dans leur dos : Ayoub Abdi, 20 ans à l'époque, et celui que les enquêteurs désignent comme Ilias Akoudad, 19 ans. « Vous faites quoi les gars ? Vous charbonnez ? » lancent-ils à Éric Masson et son collègue Romain [...] Lire la suite