Le meurtre de Philippine relance l’inflammable débat sur les obligations de quitter le territoire français

Dès le début de son article, le correspondant à Paris du média espagnol El País résume cette affaire qui a tant fait parler.

“Philippine, une étudiante âgée de 19 ans, n’est pas rentrée chez elle le 20 septembre au soir. Un jour plus tard, son corps a été retrouvé à moitié enterré et portant des traces de violence au bois de Boulogne [à Paris]. Lundi soir, la police de Genève a arrêté le principal suspect du meurtre : un Marocain de 22 ans. Il avait déjà commis un viol alors qu’il était mineur. Mais après avoir passé presque cinq ans en prison, il n’a pas été expulsé du pays.”

L’homme, nommé Taha O., était sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français), mais le temps que le Maroc envoie un laissez-passer consulaire pour permettre son expulsion effective du pays (ce qui n’a pris qu’un jour), Taha O. avait disparu.

Une personne qui ne devait pas se trouver sur le sol français aurait donc commis un meurtre effroyable. De quoi “relancer un des débats les plus inflammables de la politique française, constate Le Temps, celui des OQTF”.

Un taux d’exécution des OQTF très bas

Pour le quotidien suisse, il s’agit même d’un “serpent de mer”, qui revient sur le devant de la scène lorsqu’un fait divers impliquant un étranger visé par une OQTF a lieu. En effet, rappelle le journal francophone, “en octobre 2022, c’est le meurtre de la petite Lola, 12 ans, à Paris, par une Algérienne de 24 ans sous le coup d’une obligation de quitter le territoire qui avait remis le sujet sur la table. Mais même avant ce drame la question avait régulièrement émergé, notamment depuis l’attentat commis à la gare de Marseille en 2017 par un ressortissant tunisien en situation irrégulière qui devait être renvoyé mais qui avait été relâché dans la nature car son OQTF n’avait pas pu être signée par les bons services.”

Il ne s’agit pas de cas isolés, constate le journal de Genève, puisque, “depuis 2020, le taux d’exécution des OQTF se situe entre 6 et 7 %, contre plus de 12 % avant 2020”, et ce alors que “le nombre absolu d’OQTF a fortement augmenté, passant de 60 000 en 2011 à 134 000 en 2022”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :