Meurtre de Magali Blandin: 4 ans de prison pour un maître chanteur géorgien

Des volontaires à Montfort-sur-Meu, en Ille-et-Vilaine, lors des recherches pour retrouver Magali Blandin, le 19 février 2021 (DAMIEN MEYER)
Des volontaires à Montfort-sur-Meu, en Ille-et-Vilaine, lors des recherches pour retrouver Magali Blandin, le 19 février 2021 (DAMIEN MEYER)

Un Géorgien âgé de 34 ans a été condamné mardi à Rennes à quatre ans de prison pour n'avoir pas prévenu la police que Jérôme Gaillard avait le projet de tuer son épouse Magali Blandin en 2021, puis tenté de le faire chanter.

"Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse tuer la mère de ses quatre enfants", s'était défendu Giorgi Z., principal prévenu jugé dans ce volet périphérique de l'assassinat de Magali Blandin.

"Vous avez dialogué avec cet homme sur un projet de mort, et vous avez alimenté ce dialogue avec lui", avait fustigé Me William Pineau, avocat des parents et de la soeur de la victime, déplorant "une histoire qui s'est déroulée dans une totale amoralité".

Le tribunal a jugé Giorgi Z. responsable du préjudice moral subi par les parties civiles et l'a condamné à ce titre à verser 8.000 euros à la soeur de Magali Blandin, 9.000 euros à chacun des parents et 10.000 euros à chacun de ses quatre enfants.

Giorgi Z. devait répondre devant le tribunal correctionnel de Rennes de tentative d'extorsion, requalifiée mardi en "tentative de chantage", escroquerie et non dénonciation du crime commis en février 2021 par Jérôme Gaillard à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine).

Les faits étaient d'autant plus difficiles à établir que Jérôme Gaillard, qui a avoué avoir tué son épouse à coups de batte de base-ball puis a mené les enquêteurs à son corps cinq semaines après sa disparition, s'est pendu en prison à l'automne 2021.

Ses parents, mis en examen après avoir donné 50.000 euros à leur fils pour payer un tueur à gages, censé avoir été recruté par Giorgi Z. et qui n'avait en réalité jamais existé, se sont aussi suicidés en février 2023, avant d'avoir pu être jugés.

Restait donc Giorgi Z. face aux déclarations de Jérôme Gaillard durant l'enquête.

Plusieurs mois avant l'assassinat, Jérôme Gaillard avait fait part à Giorgi Z. de sa volonté de supprimer sa femme. Selon ses déclarations, le Géorgien auquel il loue des garages affirme qu'il peut lui trouver un professionnel pour "régler le problème", moyennant 20.000 euros.

"On n'a jamais eu de discussion sur un tueur à gages", a affirmé à la barre le Géorgien, même si Jérôme Gaillard a bien évoqué à plusieurs reprises le meurtre de sa femme, en instance de divorce.

En novembre et décembre, Giorgi Z. enregistre même à deux reprises à son insu Jérôme Gaillard tenant de tels propos: "J'aime ma femme plus que tout mais je n’ai pas d'autre choix que de la tuer."

"Si j'avais cru que Jérôme Gaillard pouvait faire ça, je ne l'aurais pas laissé", a assuré Giorgi Z., des sanglots dans la voix.

Alors que Magali Blandin était portée disparue, Giorgi Z. et Severiani T., jugé à ses côtés mardi pour la seule tentative de chantage, avaient tenté de faire chanter Jérôme Gaillard.

Severiani T. toxicomane, multirécidiviste, a été condamné à deux ans de prison et cinq ans d'interdiction du territoire. Un troisième Géorgien, absent à l'audience, a été condamné à un an de prison pour avoir fait disparaître la voiture dans laquelle Jérôme Gaillard avait transporté le cadavre de sa femme.

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