Meurtre de Khashoggi: Pompeo dit avoir eu des assurances de Ryad

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a dit lundi avoir reçu l'assurance des dirigeants saoudiens que toutes les personnes impliquées dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi rendraient des comptes à la justice. /Photo prise le 14 janvier 2019/REUTERS/Andrew Caballero-Reynolds

RYAD (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a dit lundi avoir reçu l'assurance des dirigeants saoudiens que toutes les personnes impliquées dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi rendraient des comptes à la justice.

Le chef de la diplomatie américaine a aussi assuré avoir soulevé lors de ses entretiens avec le roi Salman et avec le prince héritier Mohamed ben Salman la question des militantes féministes détenues depuis plusieurs mois, dont certaines auraient été torturées.

L'Arabie saoudite et l'administration Trump s'efforcent de désamorcer la grave crise diplomatique provoquée par le meurtre de Jamal Khashoggi début octobre à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul.

Le Sénat des Etats-Unis, s'appuyant sur les conclusions de la CIA, a adopté le mois dernier une résolution imputant à Mohamed ben Salman la responsabilité de l'assassinat, mais Donald Trump cherche à préserver le prince héritier au nom de l'alliance stratégique entre les deux pays.

Ryad, qui nie toute implication de "MbS" dans cette affaire, a traduit en justice 21 Saoudiens, dont cinq risquent la peine capitale.

Mike Pompeo a dit avoir discuté de l'enquête en cours avec le roi Salman et son fils. "Tous deux ont reconnu que les responsables devront rendre des comptes", a-t-il déclaré.

Le secrétaire d'Etat a par ailleurs dit s'être entendu avec "MbS" sur la poursuite de la désescalade au Yémen, où un accord de cessez-le-feu a été conclu sous l'égide de l'Onu, tout en accusant les miliciens Houthis pro-iraniens de ne pas remplir leur part du contrat.

Il a aussi appelé de ses voeux une solution à la crise avec le Qatar, avec lequel l'Arabie saoudite et ses alliés, notamment les Emirats arabes unis, ont rompu leurs relations diplomatiques et commerciales depuis juin 2017 en l'accusant de soutenir le terrorisme et de se rapprocher de leur ennemi régional, l'Iran, ce que Doha dément.

"Nous avons parlé des moyens de résoudre la crise dans le Golfe. Je crois que c'est aussi ce qu'ils voudraient", a dit Mike Pompeo après avoir rencontré les dirigeants saoudiens, au lendemain d'une escale au Qatar.

(Lesley Wroughton; Tangi Salaün pour le service français)