Le metteur en scène et cinéaste Kirill Serebrennikov assigné à résidence

Le cinéaste Kirill Serebrennikov au 69e Festival de Cannes, le 13 mai 2016.

Le réalisateur radical russe, visé par une trouble enquête de détournement de fonds, a subi une perquisition mardi avant d'être arrêté. De nombreux artistes dénoncent une affaire «politiquement motivée».

Metteur en scène et cinéaste tonitruant, directeur depuis 2012 du théâtre le plus avant-gardiste de Russie, le Gogol Center, homosexuel revendiqué à ses risques et périls dans un pays toujours plus hostile à la communauté LGBT, Kirill Serebrennikov a subi une perquisition, à son domicile et dans l’institution qu’il dirige depuis 2012, le 23 mai, avant d’être emmené, puis assigné à résidence, par des policiers en civil.

L’enquête pour «détournement de fonds» qui le vise – 200 millions de roubles, environ 3 millions d’euros, de subventions publiques allouées entre 2011 et 2014 à sa troupe de théâtre, 7e studio – a rapidement été dénoncée par le milieu artistique international comme une vaste mascarade, une affaire «politiquement motivée» visant à châtier définitivement un artiste qui porte un regard acide sur la société russe et le système politique en place. L’arrestation advient alors que Kirill Serebrennikov (par ailleurs auteur du film le Disciple sur le fanatisme orthodoxe présenté en 2016 au Festival de Cannes) et ses acteurs du 7e Studio présentaient au Gogol Center les Ames Mortes, adaptation vitriolique de l’œuvre de Gogol dont Libération rendait compte lors de son passage par le Festival d’Avignon en 2016. Selon le journal le Monde, le directeur du Bolchoï, Vladimir Ourine, a écrit au président Poutine pour condamner l’arrestation. En France, le metteur en scène et directeur du Centre Dramatique National de Normandie-Rouen, David Bobée, a de son côté exprimé un soutien indéfectible à son «frère artistique» dans Télérama. Dans l’attente d’une mobilisation internationale d’ampleur, le sort de cet artiste radical reste en suspens.

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