#MeToo atteint le Parlement colombien

Depuis janvier, les accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles au Congrès colombien s’accumulent dans les médias du pays. Si un seul homme politique, l’ex-sénateur et secrétaire de la présidence Mauricio Lizcano, est pour l’instant cité dans l’affaire, nombreux sont ceux qui tremblent face à ces révélations concernant des pratiques banalisées.

Les premières accusations ont fait surface en janvier, lorsque l’ex-sénateur Gustavo Bolívar a annoncé l’existence d’un “réseau d’exploitation sexuelle” au Parlement, après avoir reçu les témoignages de quatre victimes. Personnage haut en couleur et ex-bras droit du président Gustavo Petro, Gustavo Bolívar est l’auteur de narconovelas reconnues, dont une sur la prostitution de jeunes femmes au service de narcotrafiquants. Face à la peur des victimes de dénoncer leurs puissants bourreaux politiques, il a assuré à La FM :

“Ces femmes doivent être sauvées de cette porcherie, de ce nid à rats. Elles devraient elles-mêmes faire une sorte de #MeToo, sortir et dire ‘Je suis fatiguée’, ‘Je me fiche des conséquences’, ‘L’agresseur est untel ou untel’, […] et de nombreuses femmes devraient se joindre à ce cri de dignité.”

Peu de temps après les révélations de Bolivar, les faits reprochés à Lizcano étaient décrits dans El País America.

Une jeune femme, âgée de 21 ans en 2016, raconte avoir été harcelée pendant un entretien durant lequel l’ex-sénateur lui aurait proposé de boire de l’alcool et aurait tenté de l’embrasser de force, jusqu’à ce qu’elle réussisse à se libérer de son étreinte. “Si vous voulez le poste, c’est comme ça qu’il faut faire”, aurait lancé l’élu, qui a fermement démenti le récit de la jeune femme, dont l’identité n’a pas été dévoilée.

Malgré les dénonciations récentes qui les ont mises en lumière, les violences sexistes et sexuelles sont un problème de longue date en Colombie, comme dans beaucoup d’autres pays d’Amérique latine.

Mais, selon un autre article de El País América, “plusieurs congressistes considèrent que, paradoxalement, ces dénonciations arrivent au moment idéal : le Congrès a été renouvelé avec un plus grand nombre de femmes prêtes à aller jusqu’au bout pour dénoncer le harcèlement et les violences sexuelles”.

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