#MeToo a 5 ans : retour sur le mouvement qui a libéré la parole des femmes

Le 5 octobre 2017, une enquête du New York Times révèle que le producteur de cinéma Harvey Weinstein est accusé par de nombreuses femmes de violences sexuelles, et que celui-ci a conclu des accords financiers avec certaines d’entre elles pour que l’affaire ne s'ébruite pas.

L’affaire choque et pousse de nombreuses victimes à parler. Très rapidement, de nombreuses femmes racontent avoir été agressées et harcelées sexuellement sur les réseaux sociaux et en particulier sur Twitter. Des témoignages qui dépassent la sphère du cinéma. Beaucoup confient avoir été violées sur leur lieu de travail ou dans le cadre familial. Certains hommes accusés sont des personnalités publiques. L’actrice américaine Alyssa Milano propose alors de rassembler ces publications sous un hashtag déjà existant depuis 2006 : #MeToo. Les messages affluent par milliers et ne s’arrêtent pas à Hollywood, ni aux frontières américaines. Tout va très vite.

En France, deux jours avant le lancement de #MeToo, un hashtag similaire est lancé par la journaliste Sandra Muller #BalanceTonPorc. Repris 200 000 fois en une poignée de jours, il encourage les victimes à dévoiler le nom de leur agresseur, “pour que la honte change de camp”. Le mouvement n’est pas accueilli à bras ouverts par tout le monde. Le 9 janvier 2018, une tribune publiée dans Le Monde et écrite par une centaine de femmes dont Catherine Deneuve, défend “le droit d’importuner” et critique “un certain féminisme qui exprime une haine des hommes”. L’article fait (...)

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