COR-Merkel défend le libre-échange avant son entretien avec Trump

La chancelière allemande Angela Merkel a plaidé lundi en faveur du libre-échange entre les Etats-Unis et l'Allemagne, à la veille de son premier entretien à Washington avec Donald Trump, qui menace de mettre en place des politiques protectionnistes. /Photo prise le 13 mars 2017/REUTERS/Michaela Rehle

MUNICH, Allemagne (Reuters) - (Bien lire au paragraphe 5 que les Etats-Unis sont le premier pays d'exportation de l'Allemagne, non le premier partenaire commercial) La chancelière allemande Angela Merkel a plaidé lundi en faveur du libre-échange entre les Etats-Unis et l'Allemagne, à la veille de son premier entretien à Washington avec Donald Trump, qui menace de mettre en place des politiques protectionnistes. "Les Etats-Unis d'Amérique sont un partenaire commercial capital pour l'Allemagne et pour l'ensemble de l'Union européenne", a déclaré à Munich la dirigeante allemande devant un parterre de responsables économiques. "Le commerce est avantageux pour les deux parties et j'ai hâte d'évoquer ces questions avec le président américain nouvellement élu." Le commerce est l'un des sujets de friction qui risquent d'opposer le milliardaire new-yorkais, 70 ans, à l'ancienne physicienne de RDA, 62 ans. Donald Trump a menacé d'imposer des taxes aux constructeurs automobiles allemands et l'un de ses conseillers, Peter Navarro, a accusé Berlin de profiter d'avantages commerciaux indus grâce à un euro faible. Les Etats-Unis sont le premier pays d'exportation de l'Allemagne et l'excédent allemand a atteint près de 50 milliards d'euros l'an dernier. Les Etats-Unis ont importé pour 107 milliards d'euros de biens et services allemands et exporté en Allemagne pour 58 milliards d'euros. A Munich, Angela Merkel a affirmé que les sociétés allemandes employaient près de 750.000 personnes aux Etats-Unis et qu'au total, 1 à 2 millions d'emplois aux Etats-Unis étaient indirectement dépendants de groupes allemands. Outre le commerce, les deux pays s'opposent sur la question des réfugiés - Trump a qualifié d'"erreur catastrophique" la décision allemande d'ouvrir la porte aux réfugiés en 2015 -, et la défense - Washington reprochant à Berlin des dépenses insuffisantes. La Russie devrait être également au menu des discussions. La Maison blanche a déclaré que Donald Trump comptait demander conseil à Angela Merkel sur la manière de traiter avec Vladimir Poutine. [nL5N1GN4YR] Les conseillers de Merkel ont scruté les précédents entretiens de Donald Trump avec des dirigeants internationaux comme la Première ministre britannique Theresa May ou les Premiers ministres japonais Shinzo Abe et canadien Justin Trudeau. "Nous devons nous préparer au fait qu'il n'aime pas écouter longtemps, qu'il préfère des positions claires et n'aime pas se plonger dans les détails", a dit un haut responsable allemand. Angela Merkel, elle, attend avec impatience son entretien en tête à tête avec le président américain: "Je suis convaincue que les conversations directes valent toujours mieux que de parler l'un de l'autre", a-t-elle dit. "Parler ensemble au lieu de parler de l'autre, ce sera mon slogan pour cette visite." (Irene Preisinger, avec Noah Barkin à Berlin; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)