Merkel craint que les espoirs britanniques sur l'UE soient déçus

LONDRES (Reuters) - En visite à Londres, la chancelière allemande Angela Merkel a prévenu jeudi la Grande-Bretagne qu'elle ne pouvait pas promettre une réforme majeure de l'Union européenne de nature à satisfaire toutes les demandes des Britanniques. S'exprimant en anglais devant les parlementaires des deux chambres dans la Royal Gallery du palais de Westminster, la chef du gouvernement allemand a déclaré avoir conscience que son allocution était attendue avec certains espoirs. "Certains attendaient que mon discours ouvre la voie à une réforme fondamentale de l'architecture européenne de nature à satisfaire tous les souhaits britanniques supposés ou réels", a dit Angela Merkel. "J'ai peur qu'il y ait une déception". "D'autres attendaient l'exact contraire et espéraient que j'allais délivrer, ici à Londres, le message clair et simple que le reste de l'Europe était prêt à payer n'importe quel prix pour conserver la Grande-Bretagne dans l'Union européenne. Je crains que ces espoirs soient déçus", a-t-elle ajouté. Sous pression des eurosceptiques de son propre camp et du parti populiste et europhobe UKIP à l'approche des élections européennes de mai, le Premier ministre David Cameron a promis de renégocier les termes de l'adhésion de son pays à l'Union européenne. Il s'est également engagé, s'il obtenait un nouveau mandat l'an prochain, à soumettre à un référendum avant la fin 2017 la question de l'appartenance du pays à l'Europe. "Nous avons besoin d'un Royaume-Uni fort avec une voix forte dans l'Union européenne. Si nous avons cela, nous serons capables de faire les réformes nécessaires pour le bénéfice de tous", a déclaré Angela Merkel qui devait rencontrer David Cameron pour un déjeuner de travail avant de prendre le thé avec la Reine. Quatre jours avant la visite de la chancelière, le chef de la diplomatie britannique William Hague avait qualifié l'Allemagne de "partenaire le plus important pour chercher des réformes au sein de l'Union européenne". David Cameron a exprimé fin novembre sa volonté de durcir les conditions d'accès aux prestations sociales britanniques pour les immigrés en provenance des pays membres les plus récents de l'UE. Il compte en outre renégocier les modalités d'application du principe de la liberté de circulation en vigueur au sein du bloc. (William James et Andrew Osborn, Jean-Philippe Lefief et Marine Pennetier pour le service français)