Mercure, la planète qui rétrécit à vue d’œil

Mercure, la plus petite planète du Système à peine plus grosse que la Lune, a rétréci il y a plusieurs milliards d’années… et continuerait à le faire, avance une équipe européenne de planétologues. En cause, le refroidissement progressif de son gigantesque noyau, qui provoque la contraction de l’ensemble de l’astre.

La plus petite planète du Système solaire, Mercure, est également la plus proche de notre étoile. Elle orbite, en moyenne, à 58 millions de kilomètres du Soleil, soit une distance trois fois moins importante que la Terre. Sa surface est une véritable fournaise, avec des températures pouvant atteindre 430°C ! Ce qui n’empêche pas son gigantesque noyau interne – 61% du volume de Mercure contre 17% pour la Terre – de refroidir peu à peu, la croûte réémettant une bonne partie des rayonnements du Soleil et ne constituant pas un très bon conducteur thermique.

Or le refroidissement du noyau a entraîné mécaniquement une diminution du volume, et ce faisant un rétrécissement de la planète entière. Un phénomène qui a commencé très tôt dans l’histoire géologique de Mercure. Et qui serait toujours en cours, soutient une équipe européenne de planétologues dans la revue Nature Geoscience.

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Comme une pomme qui se rabougrit

Ce rétrécissement a été mis en évidence dès les années 1970 grâce à la sonde de la Nasa Mariner 10. C’est elle qui, la première, a repéré des failles de chevauchement suscitant d’immenses escarpements lobés sur la surface de l’astre. Dans ces structures de plusieurs kilomètres de haut qui s’étendent sur des centaines de kilomètres, des terrains en recouvrent d’autres en raison de la contraction de l’astre. Un peu comme une pomme qui se ride et se rabougrit à mesure qu’elle vieillit. Sauf que les plissements résultent alors d’une déshydratation du fruit et non d’une baisse de la température interne comme c’est le cas pour Mercure.

Représentation d\'une faille de chevauchement qui engendre en surface des escarpements lobés et peut réduire notamment la taille des cratères d\'impact.  Crédit : D A Rothery, CC BY
Représentation d\'une faille de chevauchement qui engendre en surface des escarpements lobés et peut réduire notamment la taille des cratères d\'impact. Crédit : D A Rothery, CC BY

Représentation d'une faille de chevauchement qui engendre en surface des escarpements lobés et peut réduire notamment la taille des cratères d'impact. Crédits : D A Rothery, CC BY

Le diamètre de Mercure a perdu au moins 14 kilomètres

La sonde américaine Messenger a pu observer ces escarpements beaucoup plus en détail entre 2011 et 2015. Grâce à ces données, les astronomes ont c[...]

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