Le Mercosur veut sceller l'accord avec l'UE malgré la résistance de Paris

LE MERCOSUR VEUT SCELLER L'ACCORD AVEC L'UE MALGRÉ LA RÉSISTANCE DE PARIS

BRASILIA/ASUNCIÓN (Reuters) - Le président brésilien Jair Bolsonaro a exhorté jeudi les négociateurs à sceller l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) afin qu'il puisse être signé ce semestre.

S'exprimant lors d'un sommet virtuel du bloc commercial sud-américain, Jair Bolsonaro a dit s'employer à déconstruire les fausses idées sur la politique menée par le Brésil en Amazonie, notamment sur les questions environnementales, à l'origine des blocages de cet accord.

La veille, les représentants des pays du Mercosur avaient fait état d'avancées sur le texte définitif de l'accord, un an après être convenus avec Bruxelles d'un projet d'accord, et malgré l'opposition affichée par la France.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé en août dernier qu'il s'opposait au projet de traité de libre-échange entre l'UE et le Mercosur en reprochant à son homologue brésilien, Jair Bolsonaro, de lui avoir "menti" sur ses engagements écologiques. Il a répété lundi qu'il s'opposait à la signature de tout accord avec les pays ne respectant pas l'Accord de Paris sur le climat.

Le ministre brésilien des Affaires étrangères a dit mercredi à ses pairs du Mercosur que les vérifications légales d'un document régissant l'accord avec l'UE étaient presque achevées du fait de la "coopération et flexibilité" pour surmonter les divergences.

"J'espère que nos coordinateurs pourront parachever le texte et les annexes avec les négociateurs européens après la fin de l'été dans l'hémisphère nord" pour que le document soit ainsi ensuite prêt pour signature, a déclaré Ernesto Araujo.

Si Jair Bolsonaro a fait marche arrière sur sa menace de retirer le Brésil de l'Accord de Paris sur le climat, des groupes européens de défense de l'environnement pressent quand même le bloc communautaire de ne pas ratifier de traité commercial avec le Mercosur, mettant en avant l'incapacité du gouvernement brésilien à protéger l'Amazonie.

(Anthony Boadle et Daniela Deantis; version française Jean Terzian et Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)