Mer de Chine méridionale : deux collisions relancent la bataille navale entre Manille et Pékin
“C’est pas moi, c’est lui !” Voici, en substance, la teneur du dialogue entre Pékin et Manille après que, ce lundi 19 août, “des navires chinois et philippins sont entrés en collision lors d’une confrontation [dans une zone] contestée en mer de Chine méridionale, chacun accusant l’autre d’être responsable de l’incident”, annonce le site qatari Al-Jazeera.
Côté philippin, le Manila Bulletin avance que deux bateaux ravitailleurs des gardes-côtes naviguaient lorsqu’ils “ont été soumis à des manœuvres illégales et agressives” de la part de leurs homologues chinois. L’un des navires, poursuit le quotidien, a été touché sur un flanc, créant un trou sur le pont, tandis que “le second a été percuté deux fois sur ses côtés tribord et bâbord, où un trou mesurant 2,5 pieds de longueur (76 cm) et trois pieds de largeur (91 cm) a été constaté”.
En Chine continentale, la presse officielle ne fait pas encore état de l’incident – signe de la haute sensibilité de la question pour les services de la propagande. Mais à Hong Kong, le South China Morning Post (SCMP) rapporte que “les gardes-côtes chinois accusent leurs homologues philippins de comportement ‘non professionnel et dangereux’ après [cette] collision ‘délibérée’ près du banc de sable contesté Sabina”.
Altercations répétées
Ce banc de sable Sabina, appelé Escoda aux Philippines et Xianbin en Chine, est le nouveau lieu de crispation entre les navires de surveillance des deux pays. Pour Manille, il sert de point de départ pour les bateaux chargés d’aller ravitailler, plus au nord et à l’ouest, les soldats postés aux avant-postes, sur des îlots ou sur le Sierra Madre, un vieux navire échoué sur un haut-fond, appelé le banc Second Thomas, pour servir d’avant-poste philippin.
C’est à la suite d’altercations répétées autour de ce banc Second Thomas que les deux pays ont déclaré, en juillet, avoir conclu un “accord provisoire” pour prévenir les confrontations violentes sur ce récif, comme le rappelle Al-Jazeera. Peine perdue, poursuit le média panarabe :
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