Yahoo Actualités "Le Menhir d’or": une histoire oubliée d’Astérix ressort en librairie
Un nouvel Astérix sort ce mercredi 21 octobre. Intitulée Le Menhir d’or et signée Albert Uderzo et René Goscinny, cette nouveauté n’en est pas tout à fait une. Paru en 1967 chez Philips, mais jamais republié depuis, cet album illustré d’une histoire enregistrée sur vinyl a la particularité d’être à la fois complètement méconnu et un symbole du phénomène culturel qu’est devenu Astérix depuis sa création en 1959.
"Le Menhir d’or sort en 1967, l’année où Astérix devient plus qu’une BD, un phénomène", confirme Céleste Surugue, directeur général des éditions Albert René. "En 1967, on est en plein dans le boom pour Astérix. Le premier album avait été tiré à 6.000 exemplaires en 1961 et quelques mois avant la sortie du Menhir d’or, on passe la barre du million d’exemplaires en terme de tirage. C’est aussi l’année où Astérix ne fait plus partie de la collection Pilote et obtient sa propre collection. C’est enfin l’année du premier dessin animé Astérix le Gaulois."
Face à ce succès colossal, Le Menhir d’or n’est pas un simple produit dérivé: "Il s’agit de la première histoire originale d’Astérix hors du format de la BD", précise Céleste Surugue. Il s’agit aussi du premier album qui sort après la mort d’Albert Uderzo, survenue le 24 mars dernier.
"C’est un album émouvant à bien des égards", commente l’éditeur. "C’est le dernier album sur lequel Albert Uderzo a travaillé avec nous. Il n’a pas vu la version définitive, mais on a supervisé avec lui l’ensemble des dessins, leur restauration et leur colorisation. Il avait bien aimé cette idée de remettre en avant cet album mal connu du grand public."
Redécouvrir le dessin d'Albert Uderzo
Le Menhir d’or est aussi l’occasion de retrouver de superbes illustrations d’Albert Uderzo, et son génie graphique. Ses dessins ont été reproduits en grand format, afin de permettre aux fans de plonger dans des images truffées de détails et d’inventions graphiques. "C’est extraordinaire de pouvoir voir ces doubles pages de bataille au camp romain. Il a ajouté plein de détails, avec sa générosité légendaire", s’enthousiasme Céleste Surugue.
La restauration des couleurs permet une meilleure lisibilité de l’action. "On est parti non pas des originaux, mais des pages de l’édition de l’époque. Ça a pris pas mal de temps. Après, on a recolorisé en prenant en compte les indications du directeur artistique Régis Grébent et d’Albert Uderzo. Il y avait deux-trois petites erreurs de couleurs dans l’édition Philips qu’on a corrigées. Par exemple, les tentes des Romains passaient du rouge au bleu entre la couverture et l’intérieur. On a harmonisé. On a essayé que les dessins d’Albert soient vraiment mis en majesté", complète l’éditeur.
Bientôt une nouvelle histoire?
L’enregistrement d’époque, qui avait été fait avec feu Roger Carel dans le rôle d’Astérix, a cependant dû être refait pour des raisons de droits. Les éditions Albert René vont poursuivre dans les prochaines années la valorisation des œuvres d’Uderzo et Goscinny, comme Oumpah Pah, avec de nouvelles éditions de ces séries.
Le Gaulois n'est pas près de déserter les librairies non plus: "On découvre toujours et encore des documents sur la création des albums d’Astérix. On va continuer à avoir des éditions spéciales, des éditions luxe autour des albums", annonce Céleste Surugue, avant de glisser: "Et puis il y a peut-être dans nos tiroirs quelque chose d’intéressant. On verra, au fil du temps."
Pour ce qui est des albums des repreneurs, il est en cours de fabrication: "Les fans ont montré qu’ils étaient au rendez-vous des nouveaux albums. Oui, il y aura des nouveautés dans les mois qui viennent. Didier Conrad et Jean-Yves Ferri ont commencé à réfléchir à une nouvelle histoire." Alors que la veuve d’Albert Uderzo réfléchit à la façon de rendre hommage au génie graphique de son mari, le film de Guillaume Canet "est toujours sur les rails, avec un casting qui sera exceptionnel, et une très belle histoire originale."
