Menace sur l’immobilier côtier
À Soulac-sur-Mer, en Gironde, l’immeuble Le Signal a été entièrement déconstruit il y a quelques mois : ses 78 logements situés en front de mer n’existent plus. Ce bâtiment était le symbole de l’érosion du littoral et risquait de s’écrouler à tout moment. C’est ce qu’on appelle le « trait de côte », qui fait la jonction entre le niveau haut de la marée et la terre. Dix ans après le début d’une âpre bataille, les proprié- taires du Signal ont été indemnisés grâce à une enveloppe de 7 millions d’euros prise en charge par l’État.
Cet épisode est le premier d’une longue liste. Pour mieux anticiper les risques, les pouvoirs publics ont créé au printemps dernier le Comité national du trait de côte, présidé par la députée Renaissance de Gironde Sophie Panonacle. « Il rassemble tous les acteurs concernés – collectivités, chambres consulaires, professionnels de l’immobilier, services de l’État, indique-t-elle. Il est prévu de nous octroyer des moyens issus du projet de loi de finances 2025 afin que les communes s’engagent dans des études précises de mesure des risques et des solutions préventives éventuelles. »
C’est bien là le problème. Les collectivités évoluent au doigt mouillé, mais vont devoir déterminer avec précision les risques de submersion de leur territoire pour les trente à cinquante prochaines années. Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) prévoit une élévationd...