Cette menace de Jordan Bardella sur les liens entre le RN et la Russie n’a pas eu l’effet escompté

PASCAL GUYOT / AFP

Jordan Bardella, durant son discours à la rentrée parlementaire du RN à Agde le 18 septembre (illustration).

POLITIQUE - Jordan Bardella ne veut pas que l’on dise que le Rassemblement national (RN) entretient des liens avec la Russie, dans un contexte où des députés Renaissance plaident pour l’ouverture d’une enquête sur de possibles « financements russes » de partis français.

De quoi réveiller les accusations régulièrement formulées à l’encontre du parti de Marine Le Pen, lequel avait contracté un prêt à une banque russe en 2014, tout en multipliant les prises de position favorables à Moscou avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Des critiques que voudrait faire taire le candidat (favori) à la présidence du RN, Jordan Bardella. « Il y en a un petit peu assez de cette musique qui vise à nous discréditer par ce biais, à remettre en cause notre intégrité, notre probité », a regretté ce jeudi 29 septembre sur France Inter l’eurodéputé RN, avant de prévenir : « Tous ceux qui insinuent (cela), nous les ferons condamner. Tout le monde, sans la moindre exception ».

Il n’en fallait pas moins pour que les détracteurs du RN se fassent un plaisir de répéter : « le RN a des liens avec la Russie ». Que ce soit avec des archives montrant la relation privilégiée entre le parti d’extrême droite et le régime de Vladimir Poutine, ou en exhumant des déclarations de différents responsables du RN à ce sujet. Illustration avec les tweets ci-dessous.

Au moment de la publication de cet article, l’affirmation « le RN entretient des relations avec la Russie » était mentionnée dans plus de 2 000 tweets, selon les données fournies au HuffPost par Visibrain, une plateforme de veille médiatique.

Visibrain

Nombre de tweets publiés avec la mention « Le RN entretient des relations avec la Russie ».

N’en déplaise à celui qui convoite la succession de Marine Le Pen, le Rassemblement national a longtemps entretenu une relation étroite avec la Russie, faisant même de Vladimir Poutine un modèle à imiter en France.

Des liens largement étayés

Une réputation largement entretenue par l’argent russe prêté au Front national, alors présidé par Marine Le Pen. En 2014, ce sont neuf millions d’euros qui ont été versés au FN, et 2 millions au micro-parti de Jean-Marie Le Pen. Au-delà de cet aspect financier, Marine Le Pen et le Front national ont toujours affiché une « loyauté » à l’égard de Moscou, Marine Le Pen ayant fait partie des rares responsables politiques français à avoir reconnu l’annexion de la Crimée par la Russie à cette époque.

En pleine campagne électorale en 2017, la candidate du FN avait même été reçue au Kremlin par Vladimir Poutine en personne.

MIKHAIL KLIMENTYEV / AFP

Marine Le Pen et Vladimir Poutine photographiés ensemble à Moscou en mars 2017

En 2020, plusieurs élus RN avaient été invités en Russie en qualité d’observateurs à l’occasion d’un référendum permettant à l’homme fort du Kremlin de se maintenir au pouvoir pour deux mandats supplémentaires. Parmi eux, l’eurodéputé Thierry Mariani et Hélène Laporte, aujourd’hui députée du Lot-et-Garonne et vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Au Parlement européen, les eurodéputés RN votent systématiquement en faveur de la Russie. Dernier exemple en date avec le paquet d’aides à l’Ukraine voté le 15 septembre, auquel se sont opposés les élus RN… dont Jordan Bardella.

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