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Mektoub my love : Intermezzo : éloge du vide et du voyeurisme

Le réalisateur de La Vie d’Adèle revient à Cannes, en compétition. La projection de Mektoub my Love : Intermezzo, second volet sulfureux de sa chronique caniculaire, a fait crisser des dents sur la Croisette. A raison... parce que c’est vain.

Pathé Distribution
Pathé Distribution


De quoi ça parle ? De rien ! Si le scénario de Mektoub my love : Canto Uno était déjà aussi consistant qu’une citation de biscuit porte-bonheur, celui du second volet est carrément inexistant !

Comment c’est construit ? 30 minutes de plage à parler fromage de chèvre et plus de 3h de danse en boîte de nuit entrecoupées d’un dialogue sur le type de fesses préféré de deux des personnages. Epuisant.

Pourquoi la polémique ? Parce qu’il est indécent de réclamer plus de dix euros à des spectateurs pour une séance de voyeurisme de 3h30. En substance, et sans exagérer, le film est constitué de 80% de plans serrés sur des fesses de femmes twerkant dans des mini-shorts très moulants. Le fétichisme fessier de Kechiche passe la seconde dans ce film, mais uniquement au féminin : pas un plan de fesses ou d’attributs masculins. Bravo pour le traitement égalitaire !

La réplique : « On lui a chauffé une salope ! »… Encore un bel exemple de respect que cette réplique visant une jeune fille de 18 ans qui finira prise en sandwich, mais avec le sourire, par deux blaireaux se frottant à elle pendant une interminable danse.

La scène qui buzze : Kechiche s’offre un petit « temps calme » au milieu du tumulte techno, de la sueur et de ses mini-shorts agités avec une séquence de cunnilingus de 13 minutes dans les toilettes de la boîte de nuit. Rien de très choquant ceci dit en comparaison de la mascarade générale que constitue ce film. Dommageable en revanche pour la jeune Ophélie Bau qui mérite bien mieux que ce petit plaisir totalement gratuit et filmé en plan serré par un cinéaste qui s’appuie uniquement sur le parfum de souffre pour appâter le chaland.

La projo cannoise : Kechiche en aura découragé plus d’un, les premiers démissionnaires désertant la salle au bout d’une heure. Qu’ils se rassurent : ils n’ont rien loupé, si ce n’est le 179e plan-fesses de cette purge qui ne cesse de réduire la femme au rang d’objet. Pitoyable.