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Le meeting de Zemmour sous haute sécurité entre manifs et craintes de violences

A protester displays a sign during a demonstration against French far-right commentator Eric Zemmour, a candidate in the 2022 French presidential election, in Paris, France, December 5, 2021. The sign reads:
A protester displays a sign during a demonstration against French far-right commentator Eric Zemmour, a candidate in the 2022 French presidential election, in Paris, France, December 5, 2021. The sign reads:
Entre manifs et craintes de violences, le meeting de Zemmour sous haute sécurité (photo d'illustration prise le 28 octobre 2021) (Photo: Pascal Rossignol via Reuters)
Entre manifs et craintes de violences, le meeting de Zemmour sous haute sécurité (photo d'illustration prise le 28 octobre 2021) (Photo: Pascal Rossignol via Reuters)

POLITIQUE - Combien seront-ils? Combien seront-ils dans la salle? Combien seront-ils dans la rue? Eric Zemmour organise son premier grand meeting de campagne ce dimanche 5 décembre à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, cinq jours après son annonce de candidature aussi scrutée que critiquée.

L’ancien journaliste, essayiste d’extrême droite, espère une démonstration de force pour faire oublier sa mauvaise passe. Près de 20.000 personnes sont inscrites selon son entourage. “C’est une des plus grandes salles de meeting depuis quelques années”, “c’est absolument dingue”, se réjouit le porte-parole Antoine Diers, cité par l’AFP, en marge de ce premier grand événement. Les voyants sont donc au vert... mais avec un reflet rouge.

Car la journée du chantre du grand remplacement pourrait ne pas être si simple. Une cinquantaine d’organisations syndicales, partis et associations ont appelé à battre le pavé de Barbès à la Villette pour le “faire taire”. Dans ce contexte, les autorités sont sur le qui-vive.

Des manifs anti-Zemmour

Initialement prévu au Zénith, à la Villette dans le 19e arrondissement de Paris, le meeting a finalement été délocalisé à Villepinte, à une vingtaine de kilomètres. L’équipe d’Eric Zemmour l’explique par “l’engouement populaire” mais admet aussi des raisons de sécurité, alors qu’une manifestation est prévue dans la capitale.

De source policière, la manif et le meeting au Parc des expositions sont considérés ”à risque”. Les autorités attendaient quelques milliers de personnes dans la capitale et une centaine de militants de l’ultra-gauche à Villepinte, où elle craignait des affrontements avec des militants pro-Zemmour pour tenter d’empêcher la tenue du meeting.

“Un dispositif policier est prévu à l’extérieur et adapté en fonction des risques détectés par les services de renseignements”, expliquait une source policière à Marianne, en marge du rassemblement du candidat et de ses soutiens.

Vendredi , l’ambassade des Etats-Unis en France a même déconseillé le secteur à ses ressortissants, redoutant des “affrontements violents” entre “groupes antifa” et partisans du polémiste d’extrême droite.

A Villepinte après quelques tensions, une trentaine de personnes qui se trouvaient dans une zone interdite aux manifestations ont été interpellées pour vérification d’identité et conduites au commissariat, selon une source policière.

Manifestation au départ de Barbès

A Paris, c’est la CGT qui sonne la mobilisation contre le désormais candidat. “Le 5 décembre, Paris fera taire Zemmour”, lançait le syndicat dans un communiqué publié dès le 24 novembre quand le meeting était prévu à la Villette. Leur manifestation, dont le parcours reste inchangé, est partie en début d’après-midi de Barbès.

Quelques centaines de manifestants étaient rassemblés au départ de la manifestation à Barbès d’après un décompte de l’AFP, pour prendre la direction du parc de la Villette où Eric Zemmour devait initialement tenir sa première grande réunion publique. Quelque 2200 manifestants, selon la préfecture de police, 10.000 selon les organisateurs, ont finalement été comptabilisés. Le cortège a terminé son parcours dans le calme. La police a procédé à deux interpellations.

Les élus de gauche vent debout

En Seine-Saint-Denis, les élus ont tenté d’empêcher Eric Zemmour de se reporter sur le Parc des expositions de Villepinte. Le président socialiste du département Stéphane Troussel avait même lancé une pétition pour faire annuler le meeting par les propriétaires du lieu, le groupe Viparis, en l’interpellant sur sa “charte de la diversité” qu’il juge “incompatible” avec l’accueil de l’ancien éditorialiste.

“Ni la Seine-Saint-Denis ni la ‘diversité’ ne peuvent servir de faire-valoir à ceux qui attaquent la République, qui haïssent la France et qui sapent ses principes au quotidien”, écrivait-t-il dans une pétition hébergée sur le site pascheznous, créé pour l’occasion. Une initiative soutenue par différents élus de gauche, dont la députée LFI Clémentine Autain... et largement critiquée par le camp Zemmour.

Durant le meeting seront dévoilés le nom du parti, avec adhésion payante, et une “scénographie” qui accompagnera l’ancien journaliste tout au long de sa campagne. Le rassemblement permettra aussi de mesurer les ralliements, alors que l’organisation du désormais candidat est critiquée pour sa fragilité. L’ancien député conservateur Jean-Frédéric Poisson devrait être présent, au contraire du souverainiste Philippe de Villiers.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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