Kamala Harris et Donald Trump au coude à coude, Michelle Obama hausse le ton à quelques jours du scrutin

ÉTATS-UNIS - Après Beyoncé la veille, c’est une nouvelle voix forte du paysage américain qui s’est élevée pour soutenir Kamala Harris et le camp démocrate. Signe que l’heure est grave et que la victoire est loin d’être assurée, Michelle Obama est venue en personne dans le Michigan exprimer sa « peur réelle » de voir Donald Trump occuper une nouvelle fois la Maison Blanche après le 5 novembre.

Beyoncé apporte son soutien à Kamala Harris avec un puissant discours lors d’un meeting à Houston, au Texas

Ce samedi 26 octobre, la candidate démocrate s’est appuyée sur celle qui était initialement citée comme favorite pour remplacer Joe Biden en cas de retrait. Et dans cette dernière ligne droite de la campagne, qui mieux que l’ancienne Première dame, régulièrement citée parmi les personnalités préférées des Américains, pour assurer le « job » sur scène. Elle en a profité pour livrer un discours puissant, résolument féministe et fait de nuances sur la réalité de la situation qui pourrait facilement basculer dans un nouveau cauchemar pour les démocrates, mais aussi et surtout pour les femmes.

« Tous mes espoirs concernant Kamala s’accompagnent également d’une véritable peur, peur pour notre pays, peur pour nos enfants, peur de ce qui nous attend si nous oublions les enjeux de cette élection », a-t-elle souligné. Et elle n’a pas fait de langue de bois en reconnaissant que le duel avec Donald Trump était « trop serré à (s)on goût ». Mais c’est sur le thème du droit des femmes qu’elle s’est montrée la plus pertinente. « Je vous demande du plus profond de mon être de prendre nos vies au sérieux. S’il vous plaît, ne mettez pas nos vies dans les mains de politiciens, surtout des hommes, qui n’ont aucune idée de ce que nous traversons », a-t-elle imploré.

« Un vote pour lui est un vote contre nous, contre notre santé, contre notre valeur », a-t-elle également déclaré durant ce discours « passionné », selon les mots employés par le Washington Post, présent sur place. « Votre fille pourrait être celle qui est trop terrifiée pour appeler le médecin si elle saigne pendant une grossesse inattendue. Votre nièce pourrait être celle qui fait une fausse couche dans sa baignoire après avoir été refoulée de l’hôpital », a dénoncé Michelle Obama, la voix presque tremblante.

« Je suis un peu en colère »

Sur la remise en cause du droit à l’avortement, elle estime que « cela ne concernera pas seulement les femmes ; cela vous affectera, vous et vos fils », a-t-elle lancé à destination des hommes, suggérant qu’ils souffriraient des mêmes « conséquences dévastatrices d’une grossesse chez les adolescentes. »

Particulièrement inquiète, Michelle Obama s’en est ensuite prise plus directement prise à l’ancien chef d’État américain, désolée de voir que « certains d’entre nous choisissent d’ignorer l’incompétence crasse de Donald Trump ».

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« J’espère que vous me pardonnerez si je suis un peu en colère que nous restions indifférents à son comportement instable, à son déclin mental évident, à son histoire de criminel condamné, de marchand de sommeil, de prédateur déclaré responsable d’agression sexuelle, pendant que l’on décortique chaque réponse de Kamala dans des interviews que lui-même n’a pas le courage de donner. »

Sa présence ce samedi n’était d’ailleurs pas un hasard, car l’épouse de l’ancien président Barack Obama n’était pas encore intervenue de manière aussi directe dans la campagne démocrate. Contrairement à son mari qui a encore assuré le show sur du Eminem quelques jours plus tôt.

Cette fois le ton était plus grave, intimiste et sincère. Signe que l’enjeu de cette élection est particulièrement crucial pour l’avenir des États-Unis et notamment des femmes américaines. Il faut dire que les deux prétendants à la Maison Blanche sont toujours aux coude-à-coude dans les sondages. Et le moindre faux pas à l’approche du 5 novembre pourrait s’avérer fatal pour Kamala Harris, visiblement plus sensible aux évolutions d’opinion que son grand rival républicain qui enchaîne les frasques sans que cela n’affecte les votes en sa faveur.

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