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Mediaset: La réforme de la gouvernance approuvée face à Vivendi

par Giulia Segreti

MILAN (Reuters) - Les actionnaires de Mediaset ont approuvé vendredi des changements dans la taille et le mode de désignation du conseil d'administration, qui pourraient contenir l'influence de Vivendi sur le groupe italien de médias contrôlé par la famille Berlusconi.

Ils ont voté pour une proposition consistant à abaisser de 21 à 15 le nombre maximal d'administrateurs et à modifier leur sélection.

Cette réforme renforcera la stabilité du conseil d'administration du groupe milanais mais elle ne laissera que deux ou trois sièges aux actionnaires minoritaires, dont Vivendi.

Ce vote est le dernier épisode en date de la bataille opposant Mediaset à Vivendi, jusque devant les tribunaux, depuis juillet 2016.

Le groupe français piloté par Vincent Bolloré avait alors décidé, à la surprise de son homologue italien, de remettre en cause un accord conclu quelques mois plus tôt sur le rachat de la filiale de télévision payante Premium de Mediaset, assorti d'une prise de participations croisées.

Après ce revirement, Vivendi est rapidement monté au capital de Mediaset au point d'en devenir le deuxième actionnaire avec une participation de 28,8%, derrière Fininvest, la holding de la famille Berlusconi, qui en possède 39,5%.

Les ambitions prêtées à Vivendi ont suscité des inquiétudes jusqu'au sein du gouvernement italien, le groupe français étant par ailleurs le principal actionnaire de l'opérateur historique Telecom Italia.

Les nouvelles règles de gouvernance ont été approuvées à une majorité largement supérieure aux deux tiers requis. Un peu moins de la moitié des actionnaires de Mediaset étaient présents.

Vivendi n'a pas participé pas à cette assemblée générale, a indiqué un actionnaire, confirmant ce que deux sources avaient auparavant indiqué à Reuters.

Fininvest avait déjà indiqué qu'il voterait en faveur de ces nouvelles règles, mais le cabinet de conseil aux investisseurs Glass Lewis avait recommandé aux actionnaires de voter contre cette réforme, "étant donné le potentiel pour que les amendements proposés consolident le contrôle de Fininvest sur le conseil d'administration".

Amber Capital, qui détient une participation d'un peu plus de 2,5% dans Mediaset, s'est prononcé contre la réforme car elle aurait "un impact négatif sur la société et sur les droits des actionnaires minoritaires", selon une note du fonds d'investissement.

"Il n'est pas acceptable que la présence et la conduite de Vivendi (...) soient aujourd'hui l'excuse pour introduire une pilule empoisonnée cachée qui porte irrémédiablement atteinte (aux droits) des actionnaires minoritaires", ajoute la note.

(Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)