Maître du ciel syrien, la Russie se lance au sol

Moscou avait prévenu que sa campagne aérienne en Syrie serait intense. Elle a en réalité accaparé le ciel syrien, tous azimuts.

Quelles en sont les buts et les conséquences ?

Mercredi, l’armée russe a participé à une offensive au sol coordonnée avec les forces d’Al-Assad. «C’est une opération russe classique. Leur doctrine n’est pas de mener des campagnes aériennes en profondeur, loin des lignes de front, mais de les doubler d’une action au sol», explique le colonel Michel Goya, stratégiste et professeur associé à Sciences-Po. Alors que les Etats-Unis et les membres de la coalition utilisent des bombardiers qui volent à haute altitude, la Russie privilégie des avions dits d’«attaques au sol» et des hélicoptères de combat. Plus vulnérables, ils sont aussi plus efficaces pour viser convois ou rassemblements de combattants.

Les objectifs russes ont-ils changé ?

Le but de Moscou est avant tout de protéger le régime syrien. Depuis le 30 septembre, les frappes russes se concentrent sur les provinces d’Idlib, Homs et Hama, contrôlées par les groupes rebelles, comme ceux, par exemple, de l’Armée de la conquête (une coalition islamiste soutenue par la Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite) ou des modérés, qui tel les rebelles de Tajammu Izza, ont reçu des armes de la CIA. La lutte contre l’Etat islamique (EI) semble reléguée au second plan, même si la Russie a annoncé mercredi avoir lancé 26 roquettes contre les jihadistes depuis des croiseurs en mer Caspienne. «La lutte annoncée contre l’Etat islamique tient plus de l’affichage que d’autre chose», confirme Michel Goya.

Comment réagissent les pays de l’Otan ?

Les incohérences de Moscou inquiètent Turcs et Occidentaux : «J’ai déjà dit que nous pensions que la Russie avait une mauvaise stratégie. Ils continuent à frapper des cibles qui ne sont pas de l’Etat islamique. C’est une erreur fondamentale», a répété mercredi le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. L’Otan s’inquiète également des violations répétées de (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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