Convaincu que la mort de son épouse est due à un retard de prise en charge, le retraité a décidé de porter plainte pour non assistance à personne en danger.

Un dysfonctionnement majeur à l'origine du décès d'une personne âgée. Un homme âgé de 77 ans résidant à Louverné (Mayenne) a déposé une plainte contre la maison de santé de sa commune et contre le Samu, après le décès de sa femme, survenu le 21 décembre 2022 à l'hôpital de Laval, des suites d'une infection de son pacemaker.

D'après le témoignage du plaignant, relayé notamment par France Bleu, la défunte avait manifesté des signes de faiblesse depuis le 14 décembre. À partir de cette date, son mari aurait contacté régulièrement les secours pour la faire prendre en charge, sans jamais obtenir de réponse positive. "Pendant six jours, j'ai appelé Samu, j'ai rappelé le docteur et personne n'est venu", affirme le septuagénaire, cité par le média local.

"Vous attendez qu'elle meure ou quoi ?"

"Les urgences m'ont dit : 'il nous faut un papier du médecin avant qu'on se déplace', poursuit le retraité. Mais j'ai dit : 'Le médecin ne veut pas venir, alors je fais quoi moi ? Vous attendez qu'elle meure ou quoi ?'". Selon France Bleu, l'un des médecins contactés préalablement aurait notamment répondu qu'il n'avait "pas le temps de se déplacer".

Ce n'est finalement que le 19 décembre, alors que son état s'était considérablement dégradé, que la retraitée a pu être transportée à l'hôpital et être enfin examinée par un médecin. "Il me dit : 'Elle fait une petite infection de son pacemaker, et si elle avait été soignée tout de suite, ça n'aurait pas été grave'. Un peu d'antibiotiques et c'était reparti", resitue le mari, toujours cité par le média local.

Une enquête ouverte

Deux jours plus tard, cependant, la patiente est transférée en cardiologie en soins intensifs, l'infection s'étant "propagée aux valves du cœur". Malgré les tentatives des médecins pour la maintenir en vie, elle décèdera dans les heures suivantes. "J'ai tout perdu et je ne sais pas si je vais réussir à m'en remettre", témoigne aujourd'hui son mari.

Persuadé que cette tragédie aurait pu être évitée avec une prise en charge plus rapide, le retraité a donc décidé de porter plainte pour non assistance à personne en danger. Contacté par France Bleu, le parquet de Laval a confirmé qu'une enquête avait été ouverte et confiée à la gendarmerie de Château-Gontier. Le centre hospitalier de Laval, auquel est rattaché le Samu local, a d'ores et déjà annoncé qu'il allait collaborer avec les forces de l'ordre, mais aussi qu'une enquête interne allait être menée pour "éviter que de tels faits se reproduisent".

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