Si « MaXXXine » nous a séduits en partie, c’est grâce à Mia Goth, nouveau visage de Hollywood
CINÉMA - « Dans cette industrie, tant que vous n’êtes pas considérée comme un monstre, vous n’êtes pas une star. » Pas la peine de lui répéter : Maxine Minx a reçu le mémo. Et ce mercredi 1er août, l’héroïne décoiffante jouée par Mia Goth l’applique à la lettre au cinéma dans MaXXXine, dernier volet de la trilogie horrifique du cinéaste américain Ti West.
Son histoire nous plonge dans les années 1980, à Hollywood. Maxine Minx, vedette de films pour adultes, vient de décrocher son premier grand rôle, loin du rayon « X » des vidéo-clubs. La jeune femme a été sélectionnée pour incarner une bonne sœur rongée par la vengeance dans le remake d’un film d’épouvante populaire.
Mais au même moment, un terrible serial-killer sème la panique à Los Angeles. Les meurtres se multiplient, et notamment dans l’entourage de Maxine. Alors qu’un corbeau la menace de dévoiler de sombres souvenirs de son passé, la star en devenir, elle, prend les armes. Pas question de mettre en danger sa réputation. Ce tueur, elle va lui faire la peau.
Découvrez ci-dessous la bande-annonce :
Bien qu’étant un peu attendu dans ses ressorts scénaristiques et ses réflexions sur la célébrité, le sanglant MaXXXine s’avère somme toute divertissant. Il clôture en tout cas une trilogie palpitante, composée des deux précédents volets X et Pearl, salués à l’unisson par la presse lors de leur sortie à quelques mois d’intervalle en 2022.
« C’était une aventure folle », confie la star des trois films, Mia Goth à Canal+, en ce mois de juillet. Le premier raconte l’histoire d’un bain de sang survenu sur le tournage d’un film porno dans une ferme, au tournant des années 1970. Le second, lui, remonte aux origines de l’inquiétante propriétaire de ladite ferme, en 1918.
Mia Goth à l’école
« On a fait ces films avec rien d’autre que de l’amour. On savait qu’ils étaient spéciaux », continue l’actrice britannique de 30 ans. Les deux longs-métrages de Ti West, réalisateur connu surtout du petit écran pour les séries Tales From the Loop, Scream ou L’Exorciste, ont cumulé plus d’une dizaine de millions d’entrées pendant leur courte exploitation aux États-Unis. Ils ont propulsé sa tête d’affiche au rang de nouvelle coqueluche de Hollywood.
Mia Goth, de son vrai nom Mia Gypsy Mello da Silva Goth, a vu le jour à Londres, en 1993. Née d’une mère brésilienne et d’un père canadien, elle a vécu son enfance à cheval entre les deux pays, passant souvent d’une école à l’autre en un rien de temps (elle en a enchaîné neuf en une seule année au Canada).
Elle apprend à jouer la comédie à cette époque, mais pas en cours de théâtre. « Dans certains établissements, je n’arrivais pas à m’intégrer. Et j’étais souvent harcelée. Du coup, j’ai essayé d’adapter mon personnage au groupe et à adopter des manières différentes. À un moment, j’ai compris que j’étais devenue une menteuse invétérée », explique-t-elle à iNews, en 2018.
Elle est repérée à l’âge de 13 ou 14 ans par une agence de mannequinnat, lors d’un festival de musique londonien pour ados. L’année qui suit, elle a déjà son propre agent de cinéma. Et en 2014, un premier rôle sulfureux : Mia Goth est P, une jeune femme qui couche avec Joe (Charlotte Gainsbourg), dans Nymphomaniac de Lars Von Trier.
« Pearl, c’est moi »
Depuis, elle a notamment été aperçue chez Luca Guadagnino (Challengers, Call Me By Your Name) dans le remake du film d’épouvante de Dario Argento Suspiria, mais aussi chez Claire Denis dans High Life. En 2020, elle était Harriet Smith dans une surprenante adaptation du roman de Jane Austen Emma, aux côtés d’Anya Taylor-Joy.
Son personnage dans Pearl lui a, lui, ouvert les yeux. « En termes de perception de moi-même et de mes capacités en tant qu’artiste, précise-t-elle à Vanity Fair. Ce projet m’a permis de découvrir pour la première fois une histoire axée sur la performance. » Son monologue de neuf minutes à la fin du film laisse sans voix. Il aurait mérité une nomination aux Oscars, selon Variety.
De quoi saluer ses talents de comédienne, mais aussi d’écriture. Mia Goth a co-scénarisé le long-métrage. « Le matin, je me réveillais tôt et j’écrivais pendant une heure en flux de conscience, plutôt que sous forme de scénario car je trouvais que c’était un obstacle à mes idées, explique-t-elle. Je me mettais à la place de Pearl pour écrire, puis à la mienne... Mais Pearl, c’est moi. Ce que je veux dire, c’est que les personnages que je joue sont moi, à l’envers ou à l’endroit. »
Bientôt chez Guillermo del Toro
Maman d’une petite fille qu’elle a eue avec son partenaire l’acteur Shia Labeouf, Mia Goth aime « les gens », « pas les intrigues », souffle-t-elle au New York Times. « Mes films préférés parlent d’invidus dans leur salle de bains ou à un stand de tacos en train d’essayer de choisir quel tacos manger », confie-t-elle.
Le simple rougissement de quelqu’un après qu’on lui a frôlé l’épaule l’émeut. « Ce sont des petits moments, mais c’est grandiose à mes yeux », ajoute la comédienne, fan de la prestation de Björk dans Dancer in the Dark et de l’innocence de Judy Garland dans Le magicien d’Oz.
Certifiée « scream queen » pour ses rôles dans plusieurs films de genre et d’horreur, Mia Goth balaye les étiquettes. Ce qui la retient, elle, ce sont les cinéastes avec qui elle rêve de travailler. Parmi les prochains sur la liste, il y a Michael Starrbury et Nic Pizzolatto pour leur reboot de Blade, mais aussi un film du show-runneur de la série Black Mirror Carl Tibbetts et enfin, le Frankenstein de Guillermo del Toro. Ne vous mettez pas en travers de son chemin. Elle semble aussi déterminée à réussir que l’est Maxine.
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