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Maxence Brovillé, le jeune français qui échauffait Federer


A 18 ans, Maxence Brovillé a été choisi comme sparring-partner pour entrainer les stars présentes aux Masters de Londres. Un rêve pour cet espoir du tennis tricolore.

Maxence Brovillé après un entrainement avec Roger Federer (Crédit : Caroline Revol)
Maxence Brovillé après un entrainement avec Roger Federer (Crédit : Caroline Revol)

« J’ai tapé la balle avec Federer, Nadal, Goffin, Dimitrov, Thiem… » La liste est longue et prestigieuse. Elle ferait rêver n’importe quel joueur de tennis. Pour Maxence Brovillé, 18 ans, ce rêve est devenu réalité cette semaine à Londres. A l’occasion du Masters réunissant les huit meilleurs joueurs de l’année, le jeune toulousain a été sélectionné pour servir de sparring-partner (partenaire d’entrainement) par son partenaire Tecnifibre dans le cadre du programme « On the road to the ATP World Tour ». Son rôle : entrainer les têtes d’affiche du tournoi londonien. « Je reçois mon programme chaque soir pour le lendemain, détaille-t-il. Et lorsque j’arrive sur le terrain, je suis à leur disposition suivant ce qu’ils ont envie de faire : je les échauffe, je les entraine, je mets la balle où ils veulent. »

Au-delà de taper des balles tous les jours sur les courts de l’O2 Arena, où se déroule le Masters jusqu’à dimanche, Maxence joue surtout avec ses idoles. « Il y en a un avec qui je voulais vraiment jouer, c’est Roger Federer, lâche-t-il les yeux grands ouverts. J’ai eu la chance de jouer avec lui sur le central, c’était incroyable. Au début un peu stressant, mais du bon stress. Après on s’habitue. »

Maxence en plein entrainement (Crédit : Sindy Thomas photographe)
Maxence en plein entrainement (Crédit : Sindy Thomas photographe)

Classé au-delà de la 1000e place mondiale, celui qui évolue encore en catégorie junior engrange de l’expérience auprès de ses ainés. A-t-il noté des choses dans le jeu des uns et des autres qui pourraient lui resservir ? « Je retiens surtout l’implication qu’ils mettent dans chaque coup, leur timing, le relâchement. Moi par exemple, je force pas mal quand je joue et, à les voir relâcher, je me dis que c’est vraiment un point que je peux prendre pour plus tard. »

« Mes potes me harcèlent pas mal »

De retour d’une séance d’échauffement avec Dominic Thiem, il s’assoit autour de la table et engloutit une assiette de pâtes tout en tapant machinalement sur son téléphone portable. Comme un jeune de son âge. Disponible et pas du tout impressionné, ce grand droitier de près d’un mètre quatre-vingt dix raconte cette folle aventure avec l’œil qui pétille. « Mes potes me harcèlent pas mal, glisse-t-il le sourire aux lèvres. Lorsque j’ai joué avec Federer, j’ai pris une photo que j’ai mise sur les réseaux sociaux. Ils m’ont posé beaucoup de questions. Ils m’ont demandé comment ça se passait, comment il jouait, ce qu’il faisait de plus que nous. »

Choisi avant tout pour son jeu et sa capacité à taper fort dans la balle, il sait que cette opportunité ne se présente qu’une fois dans la vie. Et semble conscient de vivre un moment unique. « Au début surtout, tranche-t-il. Ensuite, on se fait un peu plus au cadre. Mais quand je vais retourner chez moi, je vais me dire que j’avais une chance incroyable d’être ici. »

Dix-huit heures, il revient d’une nouvelle demi-heure d’échauffement avec Grigor Dimitrov. Le Bulgare l’a choisi pour l’échauffer avant son match du soir face à Pablo Carreno Busta. Encore en tenue de tennis et avec quelques gouttes de sueur qui perlent sur son front, il se pose face à nous. « Il ne s’entraine qu’avec moi, je lui porte peut-être chance », glisse-t-il le sourire aux lèvres. Dans quelques jours, Maxence retournera à Toulouse pour retrouver son quotidien d’espoir du tennis et se plonger dans les interclubs. La routine quoi. Mais dans sa tête, quelque chose aura sûrement changé.

Une poignée de main inoubliable (Crédit : Caroline Revol)
Une poignée de main inoubliable (Crédit : Caroline Revol)