Max Richter, compositeur navrant-garde

Le musicien crossover adulé met en musique des textes de Virginia Woolf. Pénible.

Une nappe de synthé, des pains d’infrabasses, un arpège de piano tandis qu’un violoncelle saute d’une octave à l’autre sur un tempo à 60, la sensation d’être bloqué un dimanche à 17 heures. En visée, une lente montée d’intensité par le jeu répétitif d’accords légèrement modifiés. En réalité, une eau tiède néo-tonale qui accompagne mécaniquement séries mélodramatiques sans âme et autres spots publicitaires pour la sauvegarde de la planète initiés par quelque géant de la Sillicon Valley. Ce pourrait être là un litron de musique-au-mètre anonyme, sauf qu’elle est le fait d’un compositeur reconnu comme le nouveau maestro d’une musique contemporaine en quête de repères (et de lucrativité).

Succédané. Découverte par beaucoup via la télévision (notamment le fameux thème lacrymal de The Leftovers), la musique de Max Richter ne devrait hérisser le poil d’aucun critique, tant elle est en soi inoffensive. Esthétiquement, émotionnellement, historiquement, elle est l’équivalent des romans de Marc Lévy en matière de littérature française. Si elle ignore un siècle d’avancées (et reculades) de la modernité, du sérialisme au spectralisme, c’est qu’elle n’a rigoureusement rien à voir avec ces écoles. Quand Philip Glass, Arvo Pärt ou Górecki en d’autres temps agissaient en réaction à la complexité de l’atonalité, la musique de Richter n’incarne rien d’autre que ce qu’elle présente. Son spleen rebattu est un succédané d’avant-garde, de grande musique à peu de frais intellectuels, une digestion simpliste du courant répétitif américain.

Son œuvre a besoin d’être adossée à une performance ou à un pan de la culture intégré pour exister, comme si, consciente de sa faiblesse, elle savait ne pouvoir vivre par elle-même. Sleep, c’était la volonté d’endormir son auditoire avec huit heures de musique, les Quatre Saisons recomposées, une tentative de faire entrer Vivaldi dans un enclos délimité par les géomètres du (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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