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Mauvaises conditions, matériel obsolète... Des soldats russes crient leur désespoir dans une vidéo

Mercredi, une vidéo montrant la colère de soldats russes récemment mobilisés a été mise en ligne. Ces combattants qui attendent leur déploiement en gare de Belgorod, limitrophe de l'Ukraine, dénoncent leurs conditions de vie déplorable, leur armement et leur équipement défectueux.

C'est une nouvelle preuve de l'impréparation de la "mobilisation partielle" déclenchée par Vladimir Poutine pour étoffer ses troupes sur le front ukrainien. Après les ratés de l'enrolement, voici les soldats mobilisés dont on ne sait que faire, qu'on parque dans des gares faute de mieux, sans matériel convenable, et sans même penser à leur gîte et à leurs couverts. Dans une vidéo mise en ligne mercredi sur YouTube et repérée initialement par The Insider, des dizaines de jeunes recrues russes dénoncent ainsi leurs conditions de vie et l'intendance.

"Des conditions horribles"

L'enregistrement, non daté, les montre en gare de Belgorod, à 40 km de la frontière de l'Ukraine, et à 70 km environ de Kharkiv. On y voit de très nombreux soldats - que l'un d'entre eux évalue à "500" - massés dans une station ferroviaire.

"Nous vivons dans des conditions terribles depuis une semaine, absolument horribles", lance d'abord l'auteur de la captation.

Un autre prend alors la parole: "Le premier jour où on est arrivé ici, on était dehors, pareil le deuxième et le troisième. Ça fait une semaine qu'on vit comme du bétail". À dormir ainsi, l'état de santé général se dégrade rapidement.

"Les gens sont malades, ils ont des pneumonies, de la fièvre", se plaint un militaire.

L'un de ses compagnons d'infortune s'empare d'un autre registre: "Nos armes, elles datent des années 1970-1980!" Presque un moindre mal car de toutes façons, remarque-t-il, "la majorité des gens n'ont ni casque ni protection".

Il n'y a "même pas de plan pour accueillir" les réservistes

Découvrant la vidéo sur le plateau de BFMTV jeudi soir, le général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air et ancien commandant suprême de l'Otan, a commenté:

"Si ce n'est pas une mutinerie, c'est probablement un manque total de motivation. Et c'est bien la démonstration que la mobilisation des réservistes, c'est un acte politique sans fondement militaire dans la mesure où il n'y a même pas de plan pour accueillir ces gens".

Une démoralisation qui inquiète le pouvoir

L'affaire est en tout cas prise très au sérieux par la classe politique russe. Selon le Moscow Times, Youri Shvytkine, vice-président de la commission de la défense à la Douma, a demandé une enquête parlementaire autour de cette vidéo et a saisi le procureur militaire.

Il faut dire que cette démoralisation aggrave la situation précaire et délétère de l'armée russe sur le champ de bataille. Dans sa dernière allocution, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jaugé à 500 km2 les terres reconquises par ses troupes dans la région de Kherson, dans le sud du pays, depuis le 1er octobre.

Article original publié sur BFMTV.com

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