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Mauvais(e) perdant(e)

Benoît Hamon lors de son discours après les résultats du premier tour, à la Maison de la mutualité, à Paris, le 23 avril 2017.

La possibilité de gagner des choses supplémentaires nous procure de la satisfaction, mais dans une moindre mesure que l’insatisfaction que provoquerait une perte similaire.

Votre candidat(e) préféré(e) à l’élection présidentielle n’est pas passé(e) au second tour. Vous avez suivi attentivement et avec émotion son discours de défaite. C’est un moment difficile. Cette personne est contrainte de se retirer de la course. D’aucuns en profitent pour mettre en avant qu’elle aurait dû se retirer bien avant cette course, se désister au profit d’un autre candidat. Qu’elle était trop impliquée dans des affaires douteuses, qu’elle avait trop peu de chances, qu’elle était trop précise ou trop floue sur des points importants ou superflus. Que se retirer aurait pu servir telle ou telle cause, et aurait simplifié les choix des votants.

Mais elle ne s’est pas retirée. Cette personne a continué. Cette personne s’est accrochée à la course. Au prix de raccourcis, d’imprécisions, d’explications jugées peu convaincantes, au prix de pourcentages de vote perdus. Il était évident, et cette personne le savait ou aurait pu l’anticiper, qu’elle n’allait pas passer au second tour. Et donc, si elle est restée dans la course, malgré ces problèmes, c’est parce qu’elle a jugé, à un moment donné, que rester dans la course était tout simplement plus important que de gagner.

Réfractaires à la perte de ce que nous avons

Pourquoi avoir fait cela ? Entre autres, parce que nous tous, humains, nous prêtons beaucoup plus d’attention aux choses que nous risquons de perdre qu’aux choses que nous pourrions éventuellement gagner. Ceci est connu, depuis les travaux qui ont valu le prix Nobel à Daniel Kahneman, sous le nom d’aversion à la perte.

Nous sommes réfractaires à perdre ce que nous avons, que ce soit une somme d’argent, un bien matériel, mais aussi une place dans une course. Certes, avoir la possibilité de gagner des choses supplémentaires nous procure de la satisfaction, mais dans une moindre mesure que (...)

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