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Mattis défend l'envoi de soldats à la frontière mexicaine

Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a défendu le déploiement de milliers de soldats à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, où il se rendait mercredi, qualifiant ce recours à l'armée d'"absolument légal" et de justifié. /Photo prise le 9 novembre 2018/REUTERS/Yuri Gripas

BASE MILITAIRE DE DONNA, Texas (Reuters) - Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a défendu le déploiement de milliers de soldats à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, où il se rendait mercredi, qualifiant ce recours à l'armée d'"absolument légal" et de justifié.

Donald Trump, cherchant à mobiliser son électorat avant les élections de mi-mandat au début du mois, avait durci le ton sur l'immigration, et notamment contre la "caravane" de migrants d'Amérique centrale qui chemine à travers le Mexique et cherche à atteindre les Etats-Unis.

Le président américain avait ainsi dit que Washington pourrait déployer jusqu'à 15.000 hommes à la frontière mexicaine pour contribuer à sa sécurisation, évoquant une "urgence nationale".

Cette annonce a été considérée par ses détracteurs comme une manoeuvre politique afin d'inciter les électeurs républicains à se rendre aux urnes pour les "midterms" et assurer au Parti républicain de conserver la majorité au Sénat.

S'adressant aux journalistes qui l'accompagnaient durant son déplacement, Jim Mattis a rejeté ces critiques et déclaré que le recours à l'armée était la bonne solution.

"Il est très clair que soutenir la police à la frontière est nécessaire actuellement", a-t-il dit, soulignant que cela était une recommandation du département de la Sécurité intérieure.

Ce déploiement permet d'améliorer la promptitude des soldats et leur donner de l'expérience, a-t-il ajouté.

Les soldats érigent des barrières le long de la frontière et conduisent par ailleurs des exercices par hélicoptères afin d'appuyer le personnel à la frontière.

Il n'est pas prévu que les militaires interagissent directement avec les migrants, dont la plupart ne sont pas armés.

La durée de ce déploiement est incertaine: initialement autorisé par Jim Mattis jusqu'à la mi-décembre, le recours à l'armée pourrait être prolongé.

D'après le secrétaire à la Défense, environ 5.900 soldats prennent part à cette mission à la frontière mexicaine.

En fin de semaine dernière, après les élections de mi-mandat, Donald Trump a signé un décret interdisant aux immigrés arrivés clandestinement aux Etats-Unis d'y demandé l'asile. Le texte a été aussitôt contesté en justice.

(Phil Stewart; Jean Terzian pour le service français)