Matt Gaetz, un “chien d’attaque” trumpiste propulsé au sommet de la justice fédérale

L’élu de Floride Matt Gaetz, lors d’un meeting électoral en faveur de Donald Trump, le 31 octobre 2024, à Henderson, au Nevada.

S’il y a bien une nomination qui “montre que Trump n’est prêt à aucun effort en matière d’unité ou de compromis, c’est celle-ci”, confie au Los Angeles Times le doyen de la faculté de droit de l’université de Californie à Berkeley, Erwin Chemerinsky.

Donald Trump a annoncé, mercredi 13 novembre, sur son réseau, Truth Social, qu’il comptait nommer au poste de ministre de la Justice l’élu de Floride Matt Gaetz, un républicain régulièrement classé à l’extrême droite du parti.

En plaçant ce fidèle au sommet de la justice fédérale, Trump a choisi, sans s’en cacher, un “chien d’attaque”, analyse The New York Times. “Matt mettra fin à l’instrumentalisation de notre administration” par les démocrates, a affirmé mercredi sans détour Donald Trump, qui accuse le ministère de la Justice actuel d’avoir fomenté une “chasse aux sorcières” à son égard. Pour la presse américaine, Gaetz, s’il est confirmé par le Sénat, pourrait donc devenir le bras armé de la vengeance du futur président républicain.

Même le quotidien conservateur The Wall Street Journal considère que Gaetz est un “mauvais choix”, qui ne fera que “saper la confiance dans la justice”. Dans un éditorial, le comité de rédaction du journal rappelle que “le procureur général des États-Unis doit répondre à d’innombrables questions difficiles concernant les personnes sur lesquelles enquêter ou à inculper. Or on ne ferait tout simplement pas confiance aux décisions de M. Gaetz en la matière”, note les éditorialistes, qui qualifient l’homme de “provocateur”. “Il est le candidat de ceux qui veulent que la loi soit utilisée à des fins de vengeance politique, et cela ne se finira pas bien”, préviennent-ils.

Une personnalité clivante jusqu’au sein de son propre camp

“Dans des circonstances normales”, la candidature de Gaetz au ministère de la Justice aurait eu toutes les chances d’être rejetée par le Sénat, remarque le New York Times. Le quotidien rappelle que l’élu a, par le passé, été visé par une enquête du ministère de la Justice, qui a duré près de trois ans, pour des accusations de trafic sexuel concernant une adolescente de 17 ans. Selon ses services, les procureurs l’ont informé en 2023 qu’il ne ferait pas l’objet de poursuites pénales. Gaetz est aussi dans le collimateur de la commission d’éthique de la Chambre des représentants, qui a ouvert une enquête après des accusations d’inconduite sexuelle, de consommation illégale de drogue et de tentative d’entrave à l’enquête.

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