Maths, sciences: les élèves français de CM1 toujours en dessous de la moyenne européenne
Des données préoccupantes. Les élèves français en CM1 et 4e restent parmi les moins bons de l'Union européenne et de l'OCDE en maths et en sciences, selon l'étude internationale TIMSS publiée ce mercredi 4 décembre, qui souligne aussi une hausse des écarts entre filles et garçons en CM1 et des inégalités sociales élevées.
Les élèves français de CM1 affichent un score de 484 points en mathématiques et 488 en sciences, stable par rapport à la précédente enquête réalisée en 2019 (485 en maths et 488 en sciences), selon cette étude publiée par l'Association internationale pour l'évaluation de la réussite éducative (IEA), un organisme scientifique.
Ce score est en deçà de la moyenne des pays de l'Union européenne (524 en maths, 518 en sciences). En sciences, avec un score de 486 points (contre 489 points avant), la France se situe aussi sous la moyenne des pays de l'UE ou de l'OCDE participants (509 points).
"Stables" mais...
En maths, seules la communauté francophone de Belgique et la Nouvelle-Zélande ont un score équivalent (mais légèrement supérieur) à la France, et le Chili un score plus faible. En sciences, seules les communauté flamande et française de Belgique et Chypre ont des scores équivalents. Le Chili est en-deçà.
Il y a 4 ans, la même étude internationale nous classait derniers de l’UE en maths en CM1 et avant derniers en 4 eme. La révélation des chiffres de la nouvelle étude montre que rien n'a changé.
Une stabilité souligné par le ministère de l’éducation, car certains pays voient leur performance reculer. Il n'empêche ces mauvais résultats inquiètent, d’autant que le gouvernement a investi dans la formation des enseignants des écoles primaires depuis 5 ans, avec 280.000 professeurs formés déjà.
Ces résultats cachent aussi une aggravation des résultats des filles, par rapport aux garçons.
"La France ne chute plus dans le classement", mais "ce qui est frappant c'est que ce score inchangé cache une augmentation des écarts entre les filles et les garçons, explique à BFMTV le directeur de l'IEA (qui pilote l'étude Timss) Thierry Roche.
"Les scores des garçons augmentent de 5 points tandis que ceux des filles baissent de 5 points". "C'est un phénomène qui concerne de nombreux pays dans l'étude, mais encore plus spécifiquement la France, et d'ailleurs la France est la pays où on observe le plus grand écart, 23 points, qui a augmenté de 10 points en 4 ans seulement."
Du côté du ministère de l'éducation on se dit préoccupé par ce phénomène, et on promet que le plan maths, dispensé aux professeurs des écoles, en tiendra compte dans la formation des enseignants pour résorber les écarts.
Pour Charles Torossian, directeur de l'Institut des hautes études de l'éducation et de la formation (IH2EF), inspecteur général auteur du rapport "Villani Torossian" sur les mathématiques à l'école, le plan maths tel qu'il est déployé dans les écoles est tout à fait adapté pour travailler cette problématique.
"On ne bougera pas si chacun reste dans sa classe en pensant appliquer les bonnes recettes. il faut que les enseignants puissent être remplacés pour aller dans les classes des voisins pour se co-observer, en ne négligeant pas la manière dont on interroge les filles et les garçons par exemple, les attendus plus ou moins explicites vis à vis des uns et des autres."
Mais il faut aussi que les familles dans les familles soutiennent davantage les filles. "Dans les familles on pousse les filles à choisir les carrières scientifiques uniquement quand elles ont 14/20, alors qu'on pousse les garçons à choisir ses voies même avec 9/20".
Autre piste pour améliorer les résultats des élèves en maths, les programmes: les nouveaux programmes à l'école primaire vont permettre d'aborder des notion plus tôt, comme les fractions et les nombres décimaux, aujourd'hui abordés en CM1. Selon Charles Torossian, seuls "15% de professeurs les abordent en début de CM1 comme prévu". La plupart des pays anglo saxons les abordent en CE2, et c'est aussi ce que nous faisions dans le passé. Les aborder en CE2, plus tôt permettra d'automatiser, ce qui permettra aux élèves d'arriver plus solides au collège.