La maternité de sa ville a fermé, elle accouche sur le parking d'une clinique

Décisions économiques, santé fragilisée (illustration Getty Images)
Décisions économiques, santé fragilisée (illustration Getty Images)

En Ardèche, une femme n’a pas eu le temps d’arriver en salle d’accouchement. Sa petite fille est née dans la voiture, sur le parking de la clinique de Guilherand-Granges.

Jusqu’au 29 juillet 2019, Maryanne Tavard avait cinq minutes de route à faire pour pouvoir accoucher, ou simplement être suivie durant ses grossesses. C’est ce qui s’était passé pour les trois premiers enfants de cette mère de famille d’Alissas, à côté de Privas. Et puis, à compter de l’été 2019, l’agence régionale de santé a décidé de fermer la maternité du chef-lieu de l’Ardèche. Conséquence, Maryanne Tavard doit désormais rouler pendant 45 minutes pour atteindre une maternité. Lou n’a pas pu attendre : elle est venue au monde sur le parking de la maternité.

45 minutes de route pour un quatrième enfant

“Dimanche 20 septembre, j’avais des contractions. On m’a renvoyé chez moi car c’était trop tôt. En fin de nuit, j’ai eu de nouvelles contractions. J’ai pris la route. Ma maman conduisait. Mon mari s’occupait de nos trois autres petits”, raconte la mère dans Le Dauphiné Libéré. “J’ai perdu les eaux au feu rouge avant la clinique. Après, on est entré sur le parking, la tête était là puis Lou est arrivée. C’est allé très vite. En trois minutes (...) J’ai tout de suite vérifié si elle n’avait pas le cordon autour du cou. Je l’ai enveloppée dans un gilet et posée contre moi. L’environnement n’était pas stérile et plutôt frais, mais normalement tout va bien. Nous avons beaucoup de chance.”

Reste que si Maryanne et Lou ont eu “beaucoup de chance”, la mère regrette d’avoir à miser sur cette chance. “J’étais à 5 minutes de l’hôpital de Privas mais désormais, quand on vit près de la ville-préfecture, il faut faire 45 minutes de route pour accoucher”, se désole-t-elle. Le futures mères ont désormais le choix entre Montélimar, Guilherand-Granges, Valence ou Aubenas. Privas et son aire urbaine de 20 000 habitants ont été rayées de la carte.

Et la mère de conclure : “Un jour, il y aura un drame.”

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