Comment le maté a conquis la Syrie
Extrêmement populaire en Amérique du Sud, le maté, une boisson traditionnelle issue de la culture amérindienne, “a des adeptes nombreux et fervents en Syrie”, où cette infusion de feuilles de yerba est entourée d’un “rituel social”, “un peu comme un narguilé partagé entre amis ou en famille”, écrit The New York Times.
Cette boisson, que les Syriens boivent comme un thé dans de petits verres – alors qu’elle est plutôt consommée dans des gourdes en Amérique Latine –, est l’un des compagnons privilégiés des soirées syriennes.
Mais comment le maté est-il arrivé et s’est-il propagé dans ce pays du Levant, à 9 000 kilomètres de ses terres d’origine ? Le journal américain le résume ainsi :
“Depuis plus d’un siècle, l’Empire [ottoman], la migration, la conscription militaire et la guerre ont conspiré pour propager le maté aux quatre coins de la Syrie.”
Partie intégrante de l’“identité syrienne”
Cette histoire commence effectivement entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe. Alors que l’Empire ottoman commence à se fissurer, des Syriens émigrent en masse en Amérique du Sud à la recherche d’opportunités économiques. Ils sont “paradoxalement attirés en partie par l’industrie du café”, explique un expert cité par The New York Times ; ils y découvrent et adoptent le maté, cette boisson “destinée à être partagée”.
Après la chute de l’Empire ottoman, ces émigrés syriens en “rapportaient par sacs entiers” au pays. C’est comme cela que le maté est arrivé en Syrie.
Aujourd’hui, la boisson “fait désormais partie de l’identité syrienne”, explique l’expert. On en boit dans les bureaux, et même dans l’armée. La yerba mate est cultivée en Syrie, mais elle est surtout importée. En 2021, la Syrie était le troisième importateur mondial de maté, selon l’Observatoire de la complexité économique – une plateforme de données en ligne qui collecte des données commerciales.
La guerre qui ravage le pays depuis 2011 est loin d’avoir fait baisser la consommation de maté. Au contraire, dit le New York Times, les déplacements de population qu’elle a provoqués ont permis à encore plus de Syriens de découvrir cette boisson.
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