Massacre en République démocratique du Congo: le gouvernement évoque "autour de 300 morts"

Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu (est de la RDC) de 2007 à 2019 - Junior D. Kannah / AFP
Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu (est de la RDC) de 2007 à 2019 - Junior D. Kannah / AFP

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a revu lundi à la hausse, à environ 300 morts, le bilan d'un massacre dont il accuse la rébellion du M23 le 29 novembre dans un village de l'est du pays, Kishishe.

Ce chiffre a été avancé par le ministre congolais de l'Industrie, Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu (est) de 2007 à 2019, lors d'un point de presse animé par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

Des habitants ont raconté avoir dû, à la demande des rebelles, enterrer les victimes dans des fosses communes. Le mouvement rebelle a rejeté les accusations des autorités congolaises et reconnu la mort de huit civils dans ce village, tués selon lui par des "balles perdues" lors de combats avec des miliciens.

Des enfants parmi les victimes

Pour expliquer les nouveaux chiffres en possession du gouvernement, Paluku et Muyaya ont indiqué qu'ils provenaient de la société civile et d'une "organisation qui regroupe toutes les communautés" de la région.

"Chaque communauté a pu recenser, à travers les antennes qui sont à Kishishe et environs, les personnes qui sont mortes", a expliqué Julien Paluku. "Une communauté à elle seule a plus de 105 personnes tuées", a-t-il précisé.

"On a autour de 300 morts", a-t-il dit, en réponse à une question, "des gens qui sont connus, régulièrement habitants de Kishishe, qui n'ont rien à voir avec les FDLR (rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda), rien à voir avec des maï-maï" (miliciens communautaires), a-t-il affirmé.

Dans son propos introductif, le ministre de l'Industrie a parlé de quelque "272 civils tués". "Il y a des enfants qui ont été tués, dans une église, dans un hôpital", a précisé Patrick Muyaya, en évoquant le chiffre de 17, "selon les premiers éléments donnés".

"Il y a des difficultés à recouper tous les chiffres", a-t-il dit, "la zone est sous occupation du M23". "Un travail de consolidation est en cours", a-t-il ajouté. Des enquêtes ont été demandées, ont souligné les deux ministres.

Article original publié sur BFMTV.com