Massacre dans une église catholique du Nigeria

Des hommes armés ont fait irruption dans l'église catholique de la ville d'Owo, dans le sud-ouest du Nigeria, durant la messe de la Pentecôte. Au moins 21 personnes ont été tuées selon un premier bilan communiqué lundi matin par les autorités locales.

Les assaillants étaient armés de fusils et d'explosifs. Les survivants sont sous le choc, comme Jude Arogundade, évêque catholique du diocèse d'Ondo : "C'est absolument incroyable que quelqu'un vienne et ait l'intention de tuer tout le monde. Ceux qui s'en fuyaient se faisaient tirer dessus de l'extérieur, ceux qui étaient à l'intérieur se faisaient tirer dessus de l'intérieur. Ils ont jeté de la dynamite pour faire sauter l'autel jusqu'au sanctuaire."

Le pape François a fait part de sa solidarité avec les victimes. "Le Pape a appris l'attaque (survenue) à l'église d'Ondo, au Nigeria, et la mort de dizaines de fidèles, dont de nombreux enfants, pendant la célébration de la Pentecôte", a indiqué le service de presse du Vatican dans un communiqué. "Alors que les détails de l'incident sont en train d'être clarifiés, le Pape François prie pour les victimes et pour le pays, douloureusement affectés lors d'un moment de célébration, et les confie au Seigneur, afin qu'il envoie son Esprit pour les consoler", a-t-il ajouté.

Une région d'ordinaire épargnée

L'attaque n'a pour l'heure pas été revendiquée. Les attentats contre des sites religieux sont relativement fréquents au Nigeria, où les tensions s’exacerbent parfois entre les communautés chrétiennes et musulmanes.

La sécurité reste un défi majeur dans ce pays, le plus peuplé d'Afrique et à la plus grande économie du continent. Une insurrection djihadiste fait rage depuis 12 ans dans le nord-est, les gangs de pilleurs et de kidnappeurs terrorisent le nord-ouest et centre, et le sud-est est le théâtre de mouvements séparatistes.

Toutefois, le sud-ouest du pays, où se trouve la ville d'Owo, est d'ordinaire épargné par les djihadistes et les bandes criminelles actifs dans d'autres zones.

L'attaque survient par ailleurs à la veille du lancement par l'APC, le parti au pouvoir, de ses primaires en vue de l'élection présidentielle de 2023 pour guigner la succession de Muhammadu Buhari, un ancien commandant de l'armée qui se retirera après deux mandats.