"Masquée, assise et distanciée", la première édition des Trans Musicales de Rennes à l'ère du covid

Des festivaliers le 16 septembre 2020 au
Des festivaliers le 16 septembre 2020 au

Le festival des Trans Musicales de Rennes a dévoilé mardi la programmation de sa 42ème édition, qui sera "masquée, assise et distanciée" et organisée dans des salles plus petites en raison de la crise sanitaire.

"Nous avons décidé de maintenir cette édition avec une autre architecture et un protocole sanitaire adapté à chaque salle", a expliqué dans une vidéo diffusée sur internet Béatrice Macé, cofondatrice des Trans Musicales avec Jean-Louis Brossard.

Le festival se tiendra du 2 au 6 décembre "sauf bien sûr évolution négative de la pandémie qui nous obligerait à l'annulation", a précisé Mme Macé. "Nous ne pouvions nous résoudre à interrompre la relation avec les artistes et les festivaliers sans avoir mis à l'épreuve notre capacité d'adaptation aux circonstances", a-t-elle ajouté.

Carte blanche à Lujipeka

Très orientées rock cette année (garage, psychédélique, post-punk, etc), les Trans présenteront 42 groupes et deux compagnies de danse, soit moitié moins que d'habitude, avec tout de même 18 nationalités représentées.

Le festival, qui se tient habituellement en grande partie dans les halles du Parc Expo de l'aéroport de Rennes, aura cette fois lieu dans six salles de taille réduite, à Rennes et dans sa périphérie, de 15h à 3h00 du matin, une amplitude horaire allégée par rapport à d'habitude.

Parmi les temps forts, le rennais Lujipeka, issu du collectif Columbine, aura carte blanche pour la traditionnelle création de l'Aire Libre. Son rap laisse aujourd'hui place au chant et à la pop, tandis que sa palette instrumentale s'ouvre "à des sonorités plus acoustiques de guitare et de batterie", soulignent les organisateurs.

Psychédélisme turc, nuevo flamenco, boogaloo, rumba congolaise...

La coproduction avec le Théâtre national de Bretagne est signée Andrea Laszlo De Simone, artiste italien autodidacte aux accents métaphysiques, qui donnera deux concerts de pop orchestrale.

Le groupe Marquis de Sade, rebaptisé "Marquis" après le décès de son chanteur emblématique Philippe Pascal en septembre 2019, dévoilera les chansons de son dernier album "Aurora", auquel le chanteur et musicien Dominic Sonic, décédé cet été, ainsi qu'Étienne Daho, ont prêté leur voix.

Ex-visage et voix du duo d'indie-pop The Dø, la franco-finlandaise Prudence se lance en solo avec trois single de pop électro produits en 2020, tandis que S+C+A+R+R, produit par l'ex-compositeur de The Dø, élaborera "une soul synthétique et hypnotique".

Malgré la crise sanitaire, les Trans restent fidèles à leur esprit de "sono mondiale", entre psychédélisme turc, nuevo flamenco, boogaloo, rumba congolaise, tsapiky et salegy malgaches, ou encore mbaqanga sud-africain.

A noter ainsi la présence annoncée d'Yndi, chanteuse "électropicale" franco-brésilienne, ex-Dream Koala, du trio turc de musique électronique Lalalar, des Madrilènes d'El Combo Batanga, de James BKS, fils du saxophoniste Manu Dibango, des Sud-Africains au folk teinté de jazz d'Urban Village, ou encore de Zinda Reinhardt, petite fille de Django qui chante dans la langue de ses ancêtres, le romani.

Rencontres et débats

"Certains artistes qui devaient participer seront finalement programmés l'an prochain en raison des risques qui pèsent sur leur venue avec la crise sanitaire", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Brossard, cofondateur du festival.

Une série de rencontres et débats, "envisagée comme une tentative de compréhension globale de cette crise Covid-19", sera également organisée, selon Béatrice Macé.

En 2019, les Trans Musicales de Rennes avaient attiré 56.000 personnes. En tout, 125 concerts avaient été joués par 84 groupes et deux compagnies de danse sur les cinq jours du festival, défricheur de la scène musicale.

Article original publié sur BFMTV.com