Marée mutante chez les profs

Un examinateur passe parmi les élèves lors du bac 2011, dans un lycée parisien.

REP. Les demandes de mutation affluent depuis la suppression des ZEP.

Sa demande de mutation va être examinée dans les prochains jours. Les choses se sont précipitées pour Bérangère, prof dans un lycée professionnel en banlieue parisienne. Elle a déposé son dossier in extremis fin décembre quand elle a appris que ministère de l’Education nationale s’apprêtait à changer les règles du jeu : les points de bonification dont bénéficient les profs en zone prioritaire (ZEP) se périment en 2017… «Ils servent à obtenir ta mutation. Là, d’un coup, on t’annonce que si tu ne les utilises pas dans les trois ans, tu perds tout.»

Carte. Bérangère est prof de sport à Colombes (Hauts-de-Seine) depuis neuf ans. Son lycée pro, considéré comme difficile, était classé ZEP. Mais le ministère a entrepris un grand ménage de l’éducation prioritaire. La nouvelle carte des écoles et collèges s’appliquera dès la rentrée. La situation des lycées est encore floue, les arbitrages n’ont pas été faits. «Dans le nôtre, il n’y a aucune mixité sociale, les élèves viennent tous de milieux très défavorisés. Pas toujours évident de faire cours», dit Bérangère avec le sourire - «ça va quand même». Elle a l’impression d’être utile dans ce lycée. «Les cours de sport permettent de se défouler, et c’est aussi un moyen d’apprendre des règles.» Et puis, elle a créé des liens avec ses collègues, ils forment une équipe solide et dynamique.

Mais cet équilibre menace de s’écrouler : 15 des 58 profs de l’établissement ont déposé leur demande de mutation en même temps qu’elle. «On a tous fait le même calcul. On est beaucoup à venir de province et à vouloir y retourner un jour. Je serais restée encore quelque temps s’il n’y avait pas eu cette réforme. Là, j’ai trop peur de tout perdre. Même un an de plus, c’est un trop gros risque. Beaucoup de collègues vont demander leur mut, et ça va élever la barre des points, certaines régions vont devenir inaccessibles.» Sa copine Hélène, prof d’histoire-géo-français, déprime. (...)

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