Martinique: le mouvement de lutte contre la vie chère se durcit, de nouvelles violences urbaines recensées

Des commerces ont été pillés et six policiers ont été blessés dans des affrontements avec des émeutiers, en Martinique ce lundi 16 septembre. Le coût de la vie sur l'île est au cœur des tensions.

Le mouvement de lutte contre la vie chère se durcit en Martinique et les protestations prennent un caractère violent. Ces dernières heures, du mobilier urbain a été arraché et des voitures brûlées sur l'île. De nombreux barrages ont été installés sur plusieurs rues. Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 septembre, le commissariat de Fort-de-France a été visé par des tirs.

Dans le quartier populaire de Sainte-Thérèse, à Fort-de-France, des commerces ont été pillés. Des affrontements entre manifestations et les forces de l'ordre ont causé la blessure de six policiers, touchés par des tirs de plomb, ce lundi 16 septembre. Deux personnes ont été interpellées. "Les groupes d'individus qui se sont adonnés à ce saccage ont été systématiquement délogés par les forces de sécurité intérieure, avec l'emploi de la force", explique la préfecture de la Martinique dans un communiqué.

La nuit de mardi à mercredi a aussi été marquée par des violences, avec de nombreux départs de feu et des scènes de pillage, selon nos confrères de France info. Cette vague de violence divise les Martiniquais.

"C'était calme mais ça a recommencé et ça me gène. Je demande que ce soit réglé le plus vite possible", espère Max, un habitant du quartier de Sainte-Thérèse.

De son côté, Jacques, un autre résidant de ce quartier estime "que tous les Martiniquais doivent soutenir le mouvement."

Quoi qu'il en soit, tous s'accordent sur la nécessité d'une baisse des prix. Selon une étude de l'INSEE, parue en juillet 2023, le coût des produits alimentaires est 40% plus élevé en Martinique qu'en France métropolitaine. Le RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes), à l'origine du mouvement social, réclame l'alignement des prix sur ceux de l'hexagone.

"Nous sommes Français, nous avons les mêmes cartes d'identité, les mêmes amendes, les mêmes taxes si ce n'est plus, donc on ne comprend pas pourquoi au sujet de l'alimentaire on ne pourrait pas avoir les coûts", s'indigne Rodrigue Petitot, président du RPPRAC.

Des négociations entre les distributeurs, l'État et les collectivités sont toujours en cours. Avec l'objectif de s'accorder sur une baisse moyenne de 20% sur le prix de 2.500 produits de première nécessité.

Article original publié sur BFMTV.com