En Martinique, le couvre-feu nocture prolongé au moins une semaine, les négociations s’enlisent

En Martinique, le couvre-feu nocture prolongé au moins une semaine, les négociations s’enlisent. (photo d’illustration prise le 14 octobre à Fort-de-France)
PHILIPPE LOPEZ / AFP En Martinique, le couvre-feu nocture prolongé au moins une semaine, les négociations s’enlisent. (photo d’illustration prise le 14 octobre à Fort-de-France)

OUTRE-MER - Instauré le 10 octobre en Martinique, le couvre-feu n’est toujours pas levé. Il est même prolongé au minimum jusqu’au 21 octobre, a annoncé la préfecture ce lundi. Il restera en vigueur « autant que nécessaire », ont prévenu les autorités alors que les négociations sur la lutte contre la vie chère patinent.

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C’est la flambée des prix qui a conduit une partie de la population à perpétrer des violences sur l’île où la situation restait tendue en ce début de semaine. « Cette mesure exceptionnelle vise à garantir la sécurité des personnes et des biens dans le contexte actuel d’atteintes graves à l’ordre public », a indiqué la préfecture qui note tout de même une « nette diminution » des « exactions » et « blocages ».

Concernant le couvre-feu, seules « des exceptions à l’interdiction de circuler seront tolérées pour des motifs impérieux de santé et dans le cadre des activités professionnelles », a précisé la préfecture. Le préfet a également prolongé l’interdiction de l’achat, la vente et le transport au détail de carburant et produits explosifs, ainsi que « l’importation, l’achat, la vente, le transport et l’utilisation d’artifices » et autres articles pyrotechniques.

De nouvelles négociations annulées

« Les opérations de levée des barrages et de nettoyage des voies se poursuivent à un bon rythme » et « l’approvisionnement en carburant dans les stations-service s’effectue désormais dans des conditions normales », a-t-elle précisé. L’académie de Martinique a par ailleurs annoncé lundi dans un communiqué le « retour progressif des enseignements en présentiel » dans tous les établissements du primaire et du secondaire à compter de mardi « si le contexte sécuritaire demeure favorable ».

L’île antillaise de près de 350 000 habitants est en proie depuis début septembre à une mobilisation sociale qui a dégénéré en violences urbaines contre le prix des produits alimentaires, 40% plus chers que dans l’Hexagone. Des négociations devaient se tenir ce mardi entre l’Etat et les acteurs locaux (militants, grande distributions, élus) pour faire baisser le coût de la vie.

Mais le président du conseil exécutif a indiqué n’avoir reçu aucune « nouvelle proposition concrète et viable ». Serge Letchimy a donc décidé d’annuler cette séance de discussions.

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