En Martinique, le couvre-feu nocture prolongé au moins une semaine, les négociations s’enlisent
OUTRE-MER - Instauré le 10 octobre en Martinique, le couvre-feu n’est toujours pas levé. Il est même prolongé au minimum jusqu’au 21 octobre, a annoncé la préfecture ce lundi. Il restera en vigueur « autant que nécessaire », ont prévenu les autorités alors que les négociations sur la lutte contre la vie chère patinent.
C’est la flambée des prix qui a conduit une partie de la population à perpétrer des violences sur l’île où la situation restait tendue en ce début de semaine. « Cette mesure exceptionnelle vise à garantir la sécurité des personnes et des biens dans le contexte actuel d’atteintes graves à l’ordre public », a indiqué la préfecture qui note tout de même une « nette diminution » des « exactions » et « blocages ».
Concernant le couvre-feu, seules « des exceptions à l’interdiction de circuler seront tolérées pour des motifs impérieux de santé et dans le cadre des activités professionnelles », a précisé la préfecture. Le préfet a également prolongé l’interdiction de l’achat, la vente et le transport au détail de carburant et produits explosifs, ainsi que « l’importation, l’achat, la vente, le transport et l’utilisation d’artifices » et autres articles pyrotechniques.
De nouvelles négociations annulées
« Les opérations de levée des barrages et de nettoyage des voies se poursuivent à un bon rythme » et « l’approvisionnement en carburant dans les stations-service s’effectue désormais dans des conditions normales », a-t-elle précisé. L’académie de Martinique a par ailleurs annoncé lundi dans un communiqué le « retour progressif des enseignements en présentiel » dans tous les établissements du primaire et du secondaire à compter de mardi « si le contexte sécuritaire demeure favorable ».
L’île antillaise de près de 350 000 habitants est en proie depuis début septembre à une mobilisation sociale qui a dégénéré en violences urbaines contre le prix des produits alimentaires, 40% plus chers que dans l’Hexagone. Des négociations devaient se tenir ce mardi entre l’Etat et les acteurs locaux (militants, grande distributions, élus) pour faire baisser le coût de la vie.
À la fin de la dernière table ronde, j’ai donné à chaque partie prenante jusqu’à demain soir, mardi 15 octobre, minuit, pour formuler ses propositions.
Il n’y aura donc pas de nouvelle table ronde ce mardi à la CTM.— Serge LETCHIMY (@SergeLetchimy) October 15, 2024
Mais le président du conseil exécutif a indiqué n’avoir reçu aucune « nouvelle proposition concrète et viable ». Serge Letchimy a donc décidé d’annuler cette séance de discussions.
À voir également sur Le HuffPost :
En Martinique, l’aéroport fermé après une fake news et un envahissement
En Martinique, de nouvelles violences malgré un couvre-feu et l’interdiction de manifester