Martin Luther King III : "George Floyd est un catalyseur"

Le fils du grand adversaire de la ségrégation redoute que les Etats-Unis paient très cher la violence raciste de la police.

Paris Match. Vous vous définissez comme un activiste, défenseur des droits de l’homme, chargé de perpétuer l’œuvre de votre père, Martin Luther King Jr. Que penserait-il du mouvement de contestation raciale aux Etats-Unis et dans le monde ?
Martin Luther King III. Il serait évidemment en tête des rassemblements, même si, à mon avis, ils sont très différents des précédents. En 2000, j’ai failli faire passer une loi pour lutter contre les violences policières, balayée par le 11 Septembre 2001. A partir de ce moment-là, il n’était plus possible de critiquer la police, qui s’est alors suréquipée en matériel militaire. Aujourd’hui, la population américaine est plus jeune, plus diversifiée. La pandémie du Covid-19 a aussi joué un rôle : il y a beaucoup d’angoisse, de détresse. Enfermés chez eux, les gens avaient besoin de sortir pour exprimer leur colère.

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George Floyd est-il devenu un héros ?
Non, un catalyseur. Toutes les mères du monde se sont senties concernées quand elles l’ont vu, à terre, appeler sa maman au secours. Et chacun s’est mobilisé : jeunes, seniors, Blancs, Noirs… La généralisation des vidéos a changé la donne.

Pensez-vous que ce mouvement va aboutir à quelque chose ?
Je vais organiser une marche en ce sens, le 28 août, pour le 57e anniversaire de la grande Marche des droits civiques à Washington de 1963, durant laquelle mon père a prononcé son célèbre discours “I have a dream”. Nous avons aujourd’hui une opportunité unique. Les pouvoirs publics se mobilisent déjà à tous les échelons, Congrès, villes, comtés, pour réformer la police…

Certains réclament de lui couper les vivres. Qu’en pensez-vous ?
A mon avis, il faut réorganiser l’allocation des(...)

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