Martin, 22 ans, salarié, Paris «J’ai envie de réapprendre à aimer les choses simples»

«Même si je fais partie de ceux qui consomment de l’ecstasy pendant des soirées electro, j’ai un avis plutôt négatif sur le sujet. Après le bac, je n’ai pas fait d’études : j’ai travaillé tout de suite et tous les jours c’était la même routine. Alors j’ai vu dans cet univers un moyen de m’évader. Tout le monde était extraverti, désinhibé, c’est quelque chose qui m’a plu. Mais avec le temps j’ai compris que ces drogues me faisaient sombrer vers quelque chose de vraiment négatif, au point de ne même plus parvenir à avancer. Quand je suis dans la "descente", je ne parviens pas à gérer mes émotions. Récemment j’ai dû faire face à une crise d’angoisse de ma copine alors que nous étions sous ecstasy. J’étais dans un état d’anxiété insupportable. Je me suis senti perdre le contrôle de moi-même. J’étais comme dépersonnalisé. Pendant plus d’un mois, je vivais sans avoir la sensation d’appartenir à mon corps. J’agissais mais mon esprit était ailleurs.

«Même lorsque je ne consomme rien, j’ai des comportements irrationnels. Ça fait quelque temps que j’essaie d’arrêter. Mais c’est une lutte intérieure. Une partie de moi me dit d’arrêter et de reprendre une vie saine, une autre m’incite à continuer. Je m’en rends compte seulement maintenant.

«Je sais que j’ai toutes les clés pour arrêter mais mon manque de volonté me retient. J’ai envie de réapprendre à aimer les choses simples auxquelles je prenais plaisir avant, comme faire du sport, voir mes amis…»



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