De graves accusations portées contre un agent de la police nationale. Deux mois après les émeutes qui ont embrasé la France consécutivement à la mort du jeune Nahel, un homme résidant à Marseille (Bouches-du-Rhône) affirme avoir été blessé par un policier, qui aurait ensuite tenté de le soudoyer pour s'assurer qu'il garde le silence, en lui achetant un téléphone et en lui proposant un emploi.

Comme le rapporte RTL, les faits dénoncés aujourd'hui par la victime présumée se seraient produits "lors de la troisième nuit de pillages dans les rues du centre-ville de Marseille". Alors qu'il se trouvait avec des amis près d'un bar-tabac, l'établissement aurait été attaqué par des émeutiers, alors que des policiers se trouvaient à proximité.

Une intervention policière particulièrement violente

"Je me lève, je filme, raconte le jeune homme. Ensuite, je vois des paquets de cigarettes par terre. Je rentre dans le tabac, j'en ramasse quelques-uns au niveau de l'entrée. Au moment de sortir, directement je me prends un coup de matraque dans la tête puis je suis jeté au sol." Sonné mais conscient, l'individu a alors constaté qu'il connaissait l'un des policiers qui étaient en train de le molester.

À la suite de cette intervention particulièrement violente, le fonctionnaire en question a d'ailleurs laissé ses coordonnées au jeune homme. Victime de "quatre fractures au visage", d'une "mâchoire brisée" et de "trois points de suture au crâne, sans compter les nombreux hématomes", ce dernier aurait ensuite été directement contacté par ce même policier.

Il lui aurait demandé de mentir sur l'origine de ses blessures

Les deux hommes ont donc fixé un rendez-vous, au cours duquel le représentant de la loi lui aurait demandé de ne pas porter plainte contre la police, en tentant de se montrer très persuasif. "Il va dans un taxiphone et il décide de m'acheter un téléphone, explique le jeune homme. Il me propose un job d'un ami à lui. Je l'avais vu venir, qu'un jeune soit passé à tabac comme ça et qu'on essaie de l'acheter dans le dos. C'était clair, c'était pas normal."

Le policier, qui n'a pas hésité à rappeler le jeune homme pour réitérer la proposition, lui aurait ainsi expressément demandé de mentir sur l'origine de ses blessures, comme le confirme un enregistrement réalisé par la victime présumée et diffusé par Marsactu. "Tu ne parles pas de ce que tu as eu, aurait exigé le fonctionnaire. Tu dis : 'J'ai pris un coup sur la tête, mais rien de grave. Je ne veux surtout pas porter plainte contre la police, jamais de la vie'".

VIDÉO - Trois policiers mis en examen après le décès d'un homme lors des émeutes à Marseille