Marseille: un ex-agent de la DGSI soupçonné d'avoir vendu des informations liées à des meurtres

DGSI (PHOTO D'ILLUSTRATION). - AFP - -
DGSI (PHOTO D'ILLUSTRATION). - AFP - -

Un ex-agent de la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) a été placé en garde à vue pour "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime", selon une information du Parisien révélée mardi, confirmée par la procureure de Marseille (Bouches-du-Rhône). Il est soupçonné d'avoir divulgué des informations sur le darknet (réseau sécurisé anonyme), qui ont par la suite servi à des règlements de comptes meurtriers.

Plusieurs meurtres semblent ainsi liés à l'ex-agent, dont le pseudonyme était "Haurus" sur le réseau.

Un meurtre en avril 2018

Le quotidien francilien souligne notamment le meurtre le 5 avril 2018 à Marseille (Bouches-du-Rhône), de Jean-Louis Grimaudo, 30 ans, considéré comme un chef de gang. Sorti de prison depuis quatre mois, il a été abattu par balles huit jours après que le policier a, depuis son poste professionnel, fait des recherches d'identités et d'adresses.

L'ex-agent aurait vendu sur le darknet l'adresse du point de chute de Jean-Louis Grimaudo, à sa sortie de la maison d'arrêt, mais aussi l'adresse de sa mère et son numéro de téléphone. Un scénario qui semble s'être reproduit dans plusieurs affaires.

Ses activités sur le darknet avaient été révélées en septembre 2018, il avait alors été mis en examen pour escroquerie aggravée, détournement de la finalité de fichiers informatiques ou encore faux administratifs. L'enquête avait précisé en janvier 2020 qu'il proposait la vente d'informations confidentielles en échange de règlements en Bitcoin, sur le darknet, sous le nom d'Haurus. Six personnes avaient été mises en examen lors de ces premières révélations.

Quel lien avec les meurtres?

Soit vous me fournissez l'identité/immatriculation à copier, soit avec vos critères, je vous trouve ce qu'il faut", pouvait-on lire sur le forum Blackhand v2 utilisé par Haurus, selon des éléments recueillis alors par l'AFP.

Selon les informations du Parisien, l'ex-agent a déclaré au cours de l'enquête ignorer totalement à qui étaient destinées les informations qu'il vendait, et comment elles étaient utilisées. "Est-ce qu'il existe un lien de causalité? Est-ce qu'une adresse que j'ai fournie est un lien avec son assassinat?", avait-il déclaré, interrogé sur le meurtre de Jean-Louis Grimaudo.

Article original publié sur BFMTV.com