Le Maroc va-t-il renoncer aux sacrifices de moutons lors de l’Aïd ?

“Faudra-t-il annuler la célébration de l’Aïd El-Adha fin juin au Maroc ?” La question est posée par le site d’information panarabe Middle East Eye (MEE). Le pays, en proie à une sécheresse exceptionnelle et à une hausse vertigineuse des prix, se demande s’il peut s’offrir le luxe de suivre cette tradition musulmane.

Car cette année, le sacrifice d’un mouton risque de coûter cher, très cher, même. Le ministère de l’Agriculture estime que la hausse du prix pour l’animal oscillera entre 15 % et 25 % par rapport à l’an dernier. “Avec une inflation de 10 %, l’économie marocaine connaît depuis plusieurs mois une crise qui frappe durement les couches les plus fragiles de la population”, rappelle en outre MEE.

Un million de moutons européens

Sur les réseaux sociaux, explique le média, des internautes ont même lancé le hashtag “annulation de l’Aïd El-Adha”. “Diffusez ce hashtag pour appeler à l’annulation de cette fête, afin que ce ne soit pas une occasion religieuse pour consolider les différences sociales entre les Marocains. Certains de nos frères issus de la classe pauvre ne pourront pas passer la fête avec leur famille en raison d’une décision prise par la classe riche”, écrit ainsi un Marocain sur son compte Twitter.

Face à ces craintes, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a promis de réguler les prix des moutons à l’approche de l’Aïd. Comment ? En important 1million de bêtes de Roumanie, d’Espagne, d’Italie et de Pologne, selon les informations du site Hespress.

Mais certains commentateurs doutent que cette politique parvienne à juguler la flambée des prix. Les vendeurs de bétail (local et importé) profitent communément de la frénésie provoquée par l’Aïd pour pratiquer des prix au plus haut.

Par le passé, le Maroc a décrété à trois reprises l’interdiction de célébrer l’Aïd, toujours pour des considérations économiques, rappelle Middle East Eye. La dernière fois, c’était en 1996. Dans un pays épuisé par la sécheresse, le roi, Hassan II avait demandé à la population d’abandonner ce rite. “Mais de nombreux Marocains n’avaient pas respecté cet interdit.”

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