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Marlène Schiappa : "Il faut lever le secret médical" pour lutter contre les violences faites aux femmes

Alors qu’une manifestation contre les violences faites aux femmes se tiendra se samedi 23 novembre et que les mesures retenues par le Grenelle des violences conjugales seront annoncées le 25 novembre, Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes nous dévoilent les premières pistes retenues.

Paris Match. Depuis le début de l’année, 136 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, soit déjà 12 de plus qu’en 2018. Comment est-ce possible ?
Marlène Schiappa. Chaque fois qu’une femme est tuée par son conjoint, c’est une tragédie. Mais ce chiffre est issu des calculs des associations en temps réel. Je ne peux pas, en tant que membre du gouvernement, l’endosser. Cela voudrait dire que je m’assieds sur la présomption d’innocence. Après avoir étudié les chiffres du ministère de l’intérieur, j’ai pu constater qu’il y entre 120 et 155 femmes tuées tous les ans. Il y a des variations mais le chiffre est stable, année après année. Cette régularité est glaçante.

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Mais la lutte contre les violences faites aux femmes est la grande cause du quinquennat. N’est ce pas le signe d’un échec ?
Cela fait des générations que les violences conjugales existent. D’après les anthropologues, depuis l’Antiquité. On combat depuis deux ans et demi un phénomène qui existe depuis des millénaires. Il faut mesurer l’ampleur de la tâche. On prend le sujet à bras le corps. Si certaines choses avancent lentement, c’est qu’il faut bousculer les habitudes.

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Les groupes de travail du Grenelle vous ont remis 65 propositions. Combien en avez vous retenu et lesquelles ?
Nous le dirons le 25 novembre mais il y a quelques propositions dont je peux vous parler. D’abord la saisie des armes dès la plainte. On dit souvent « morte sous les coups de son conjoint » mais, dans plus de 30 % des féminicides, le mode opératoire est l’arme à feu. J’ai rencontré la ministre de la justice espagnole, une(...)


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