A Marioupol quasi encerclée, les Ukrainiens redoutent l'ennemi intérieur

Un magasin incendié dans un secteur de Marioupol ayant subi des bombardements, le 3 février 2015.

La ville portuaire de la mer d'Azov, qui compte 500 000 habitants, n'est plus reliée à l'Ukraine que par sa partie ouest.

Dans un blockhaus improvisé situé en pleine campagne, en périphérie de la ville portuaire de Marioupol, huit soldats se réchauffent tant bien que mal. Un jeu de carte est posé sur la table, une télévision diffuse des clips de pop ukrainienne, des coloriages d’enfants sont accrochés au mur. Pavel et Eugène, 35 ans, Alexandre et Pavel, 30 et 22 ans, étaient tous quatre présents sur Maidan, la place de Kiev qui fut l’épicentre de «l’eurorévolution» de février. Deux d’entre eux se sont battus pour destituer le président prorusse Viktor Ianoukovitch quand les deux autres étaient dans les rangs des Berkut, les forces antiémeutes.

«Regardez !» lance Eugène, responsable du groupe, en montrant une photo sur son téléphone. Il y apparaît ensanglanté, soutenu par deux autres policiers sur Maidan. Ses deux camarades détournent le regard, puis assurent «nous ne parlons pas politique dans notre bunker, maintenant nous sommes tous du même côté».«Maidan était une affaire intérieure, maintenant nous protégeons notre patrie ensemble, c’est l’essentiel», renchérissent les anciens policiers.

La menace est partout : au nord, Donetsk et ses milliers de combattants séparatistes. A l’est, Novoazovsk, à proximité de la frontière russe, point de chute des soldats russes envoyés se battre en Ukraine. Au sud, Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov désormais contrôlée de fait par la marine russe, est un enjeu crucial. Cette ville de 500 000 habitants n’est plus liée à l’Ukraine que par sa partie ouest. Depuis quelques jours, les tirs d’artillerie se sont intensifiés dans la région.

«Nous avons créé trois lignes de protection autour de Marioupol, tenues par près de 36 000 combattants. Nous avons l’armée russe en face, ils utilisent maintenant des méthodes de terroristes, ils ont récemment fait sauter un pont, mais ils ne prendront jamais notre ville, même si (...)

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