Marine Le Pen s’exprime au procès des assistants parlementaires du RN pour la première fois

La députée Rassemblement national s’est présentée à la barre dans le cadre de l’affaire des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen.

Marine Le Pen à la barre au procès des assistants parlementaires du FN le 2 octobre 2024.
BENOIT PEYRUCQ / AFP Marine Le Pen à la barre au procès des assistants parlementaires du FN le 2 octobre 2024.

JUSTICE - Une première prise de parole. Marine Le Pen s’est exprimée ce mercredi 2 octobre à la barre lors du procès des assistants parlementaires du Front national (aujourd’hui Rassemblement national) qui a début deux jours plus tôt. Elle a dénoncé un dossier où « tout est suspect ».

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La journaliste de franceinfo Catherine Fournier a tweeté en direct toute l’audience de la journée, qui s’est terminée tard avec la prise de parole de la cheffe des députés RN à l’Assemblée nationale. Elle était entendue non pas en tant que prévenue mais comme représentante du RN.

« J’ai le sentiment que dans ce dossier il y a énormément d’a priori, d’idées préconçues fabriquées par la partie civile. Je pense qu’il est très important de faire la liste de ces idées préconçues qu’a adoptées le juge d’instruction », a-t-elle commencé.

« La direction du Parlement européen n’est pas neutre »

C’est donc ce qu’elle a fait, pointant dans un premier temps Martin Schulz. C’est lui, alors président socialiste du Parlement européen, qui avait signalé à la justice les incohérences de l’organigramme du parti. En effet, une grande partie de ceux qui étaient censés être assistants parlementaires d’eurodéputés du parti d’extrême droite étaient inscrits dans l’organigramme du FN.

« La direction du Parlement européen n’est pas une direction neutre, c’est une direction politique, Martin Schulz est un homme politique qui a eu des responsabilités politiques », a-t-elle pointé, estimant que le signalement de l’Allemand cachait des motivations partisanes.

Et d’insister : « Il serait tout de même assez malhonnête de ne pas admettre, pour la partie civile, que nous sommes la bête noire de l’administration du Parlement européen. L’idée d’avoir des députés qui puissent lutter contre l’UE et ses dérives, c’est quelque chose qui dérange. »

Marine Le Pen a estimé qu’il n’était pas « suspect » mais « logique » que les assistants parlementaires soient aussi des membres du parti. Quant aux difficultés financières du parti, elle a répondu : « Quel parti ne l’est pas ? » Le FN est accusé d’avoir utilisé les enveloppes des eurodéputés pour rémunérer des membres du parti, dont les finances étaient dans le rouge.

Neuf anciens eurodéputés du FN, dont Marine Le Pen, comparaissent aux côtés de 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires, et quatre collaborateurs du parti - également jugé. Ils sont accusés de détournement de fonds publics, recel ou complicité de ce délit. Marine Le Pen risque notamment une peine de dix ans d’inéligibilité, susceptible d’entraver ses ambitions présidentielles.

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