Marine Le Pen (sèchement) renvoyée à l’histoire du RN sur l’IVG par le chef de Renaissance
IVG - En politique, il y a des coups qui font particulièrement mal. Celui asséné par Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, au discours de Marine Le Pen sur l’IVG en fait partie. La présidente du groupe RN était ce jeudi 9 mars invitée sur France inter, où elle a été interrogée sur la volonté exprimée par Emmanuel Macron d’inscrire (via une révision constitutionnelle) l’IVG dans la Constitution.
« Sur le plan idéologique, plus personne ne remet en cause cette liberté », a déclaré la députée du Pas-de-Calais, pour justifier le choix fait par une vingtaine d’élus de son groupe de voter contre la constitutionnalisation de l’IVG. Une explication qui a fait bondir Stéphane Séjourné. Sur Twitter, le chef du parti présidentiel a rappelé quelques déclarations faites par des élus du RN.
« Génocide » et abrogation
Dont celle de Caroline Parmentier, désormais députée dans le même département que Marine Le Pen. À l’époque où celle-ci officiait au sein du journal d’extrême droite, Présent, elle avait écrit ceci en 2018 : « Après avoir ’génocidé’ les enfants français à raison de 200 000 par an, on doit maintenant les remplacer à tour de bras par les migrants ». Le chiffre 200 000 correspondait au nombre annuel d’avortements, ainsi comparé à un « génocide ».
Bonjour Marine Le Pen. Vous n'avez pas honte ? https://t.co/TmOs58bRph https://t.co/5GgUtl8ghS
— Stéphane Séjourné (@steph_sejourne) Voir le tweet
Autre déclaration exhumée par Stéphane Séjourné, celle du député RN du Vaucluse, Hervé de Lépineau. En 2015, l’ex-suppléant de Marion Maréchal avait tenu à rendre « hommage aux millions de victimes de l’avortement », à l’occasion des 40 ans de la loi Veil. Un « sinistre anniversaire », estimait-il, appelant à en finir « avec la culture de la mort ».
L’eurodéputé Renaissance rappelle également le texte signé par la députée RN du Var Laure Lavalette. En 2014, alors élue FN à Toulon, elle avait apposé sa signature à un document rédigé par l’association Choisir la vie, qui invitait les candidats aux élections municipales à s’engager pour « le respect de la vie ». Ce qui passait, entre autres, par le parrainage de candidats aux élections nationales qui voudraient « abroger, à terme, la loi sur l’avortement ».
Toujours dans l’optique de contredire l’affirmation de Marine Le Pen selon laquelle « plus personne ne remet en cause » l’avortement, Stéphane Séjourné rappelle aussi les propos tenus par le député RN Christophe Bentz en 2011 : « L’avortement est un génocide de masse ».
Enfin, Stéphane Séjourné souligne les nombreux changements de pied de Marine Le Pen sur le sujet, qui proposait en 2012 le déremboursement de l’IVG.
Début 2022, Marine Le Pen s’est aussi montrée opposée à l’allongement du délai légal de grossesse de 12 à 14 semaines, un projet de loi finalement adopté par l’Assemblée nationale, malgré l’opposition à droite. Ailleurs qu’au palais Bourbon, les députés du Rassemblement national n’ont pas montré une adhésion sans faille au droit à l’IVG. Comme le rappelle Le Monde, en 2020, puis en 2021, la grande majorité des députés européens RN ont voté contre deux résolutions européennes condamnant l’interdiction — presque totale — du recours à l’avortement en Pologne.
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