Marine Le Pen: "Avec Macron, on n'est plus en sécurité nulle part"

Marine Le Pen à la Trinité-sur-Mer ce jeudi.  - BFMTV
Marine Le Pen à la Trinité-sur-Mer ce jeudi. - BFMTV

Ce devait être un rendez-vous consacré aux Régionales, au soutien de la liste du Rassemblement national en Bretagne. Mais l'actualité immédiate a poussé Marine Le Pen, s'adressant à la presse ce jeudi depuis le port morbihannais de La Trinité-sur-Mer, berceau de sa famille où elle dispose toujours d'une maison, à revoir ses plans. La présidente du Rassemblement national a en effet évoqué le meurtre, mercredi soir, d'un policier à Avignon, alors qu'il contrôlait un individu après une transaction impliquant des stupéfiants. L'enquête est toujours en cours dans le chef-lieu du Vaucluse et le meurtrier est activement recherché.

"Plus un endroit où se cacher"

Offensive, Marine Le Pen a notamment lancé: "Avec Emmanuel Macron, il faut l’admettre aujourd’hui, il n’y a plus un seul endroit en France où l’on est en sécurité, plus un endroit où se cacher de délinquants et des criminels." Visant à donner à son propos une ampleur présidentielle, elle a ajouté: "Je ne considère pas cet état de fait déplorable comme une fatalité et une très grande partie de mon projet consistera à annihiler cette criminalité, cette délinquance."

Auparavant, elle avait regretté: "C’est un policier, encore, une fois de plus, que les Français pleurent, assassiné dans des conditions terrifiantes". "Nous avons tous le sentiment que l’autorité de l’Etat est à un niveau de délitement probablement jamais atteint, qu’assassiner un policier ne fait plus peur aux criminels, qu’ils n’ont plus la révérente crainte de la justice", a-t-elle poursuivi.

Elle y a aussi vu l'occasion de justifier sa position dans une polémique soulevée il y a deux semaines autour d'un texte écrit par des officiers et paru dans les colonnes de Valeurs Actuelles. " Si un fait devait confirmer la tribune des généraux et le contenu somme toute de ce que nous disons aussi depuis des années, c’est celui-là : un de plus, car il y a eu deux policiers assassinés en moins de quinze jours", a-t-elle glissé, rappelant le meurtre de Stéphanie Monfermé dans son commissariat de Rambouillet.

"Je serai la présidente de la restauration de l'autorité de l'Etat"

"Nous ne nous soumettrons pas à cette effrayante habitude, la restauration de l’autorité de l’Etat est définitivement l’un des éléments essentiels du projet que je serai amenée à porter", a-t-elle assuré. Marine Le Pen a alors ajusté quelques flèches à destination du chef de l'Etat:

"Le prochain président doit incarner cette autorité et je serai la présidente qui incarnera la restauration de l’autorité de l’Etat face à un président qui n’a cessé de se complaire dans une forme de laxisme, de désordre dont tous les Français sont victimes et les forces de l’ordre au premier chef."

Présomption de légitime-défense pour les policiers

Plus tard, répondant aux questions de la presse, elle a promis deux "lois de programmation", l'une portant sur la justice, l'autre sur la police, et pesant "un milliard d'euros sur cinq ans chacune", pour refonder la politique sécuritaire en France si elle venait à être élue en 2022.

Dénonçant la formulation de sentences "dérisoires" pour sanctionner les auteurs d'atteintes aux policiers, elle a dit son souhait de mettre en place "une présomption de légitime-défense" pour "réarmer moralement" ces derniers, ainsi que de rétablir les peines-planchers. Enfin, elle a souligné qu'elle était pour le "retour de la double peine", semblant lier la mort du policier à Avignon à l'immigration, sans que le profil du meurtrier soit connu à ce stade.

Article original publié sur BFMTV.com