Marine Le Pen assure avoir des « arguments sérieux » au procès des assistants parlementaires du RN
POLITIQUE - Extrêmement droite dans ses bottes. C’est « avec beaucoup de sérénité » que Marine Le Pen s’est présentée ce lundi 30 septembre à l’ouverture de son procès et celui du Rassemblement national (RN), soupçonnés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen pour payer des salariés du parti.
Face aux caméras, Marine Le Pen est restée fidèle à la ligne de conduite du parti. « J’aborde ce procès avec beaucoup de sérénité. Nous avons énormément d’arguments à développer pour défendre ce qui m’apparaît être la liberté parlementaire qui est en cause dans cette affaire (...) Nous n’avons violé aucune règle politique et aucune règle réglementaire en quelque sorte du Parlement européen », a déclaré la cheffe de file du RN.
Neuf anciens eurodéputés du Front national (rebaptisé RN) vont comparaître, dont Marine Le Pen, Louis Aliot, aujourd’hui vice-président du RN, l’ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, ou encore le député et porte-parole du RN Julien Odoul. À leurs côtés, 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti seront aussi jugées dans ce procès prévu trois demi-journées par semaine jusqu’au 27 novembre.
Procès des assistants du RN au Parlement européen : "J'aborde ce procès avec beaucoup de sérénité. Nous avons énormément d'arguments à développer pour défendre ce qui m'apparaît être la liberté parlementaire qui est en cause", @MLP_officiel pic.twitter.com/i1gbD14S5C
— LCI (@LCI) September 30, 2024
« J’ai confiance en la justice sinon je ne serai pas là »
Les prévenus, jugés notamment pour détournement de fonds publics ou complicité de ce délit, encourent un maximum de dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende. S’y ajoute surtout une peine d’inéligibilité de dix ans susceptible d’entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027.
Mais pour le premier jour d’audience, la triple candidate à l’Élysée, avocate de formation, a insisté sur la solidité de son dossier. « Si c’est la volonté de certains (de l’affaiblir) ils se trompent », a-t-elle déclaré, disant avoir des « arguments extrêmement sérieux » à opposer à l’accusation. Ce sera à la justice de trancher mais « j’espère qu’ils seront entendus par le tribunal », a-t-elle ajouté, affirmant avoir « confiance » dans la justice « sinon je ne serai pas là. »
L’affaire a débuté en 2015 par un signalement du président du Parlement européen Martin Schulz et concerne de très nombreux contrats d’attachés parlementaires sur une période de plus de dix ans (2004-2016). Pour l’accusation, ces « assistants », bien en peine de décrire leurs tâches, n’en avaient que le titre. Certains n’avaient jamais même rencontré leur employeur officiel ou mis les pieds au Parlement et ne travaillaient, selon l’accusation, que pour le parti - ce qui est interdit dans la réglementation européenne. Le Parlement européen, partie civile, a évalué son préjudice financier à trois millions d’euros. Il ne réclamera que deux millions, un million ayant déjà été remboursé - même si le RN refuse de présenter ce remboursement comme un aveu de culpabilité.
À voir également sur Le HuffPost :
Immigration, État de droit…Bruno Retailleau parle encore comme le RN (et la Macronie le découvre)